- Le rapport GEO-5
Le rapport GEO-5 sur l’Avenir de l’environnement mondial a été publié mercredi dernier par le PNUE. Il consiste en une évaluation mondiale approfondie de l’état actuel, des tendances et des perspectives de notre planète. En outre, le rapport contient des solutions envisageables afin d’accélérer la réalisation des objectifs internationaux, mais aussi dans le but d’assurer la transition vers le développement durable de nos sociétés.
Le processus d’évaluation a été soutenu par trois organes consultatifs : le Groupe consultatif intergouvernemental de haut niveau pour GEO-5, le Conseil consultatif pour la science et les politiques, et le Groupe de travail sur les données et les indicateurs. Le rapport GEO-5 fait suite à quatre rapports d’évaluation environnementale, rédigés entre 1997 et 2007.
- Nous sommes arrivés à un point critique
Le premier constat a de quoi alarmer, nous sommes en effet arrivés à un point critique où nous utilisons toujours plus de ressources terrestres, au-delà de ce que peut nous offrir durablement notre planète. « Si rien n’est fait pour inverser la tendance, les gouvernements devront assumer la responsabilité d’un niveau de dégradation et de répercussions sans précédent », a déclaré Achim Steiner, directeur général du PNUE lors de la présentation du rapport.
En effet, les changements occasionnés sur notre environnement sont difficilement réversibles, et auront donc de grandes conséquences sur les nombreuses espèces vivantes. Le réchauffement climatique lié aux émissions de gaz à effet de serre (GES), provoquant ainsi la fonte des glaces, est un des exemples de changement à grande échelle sur lequel l’Homme a un gros impact.
Ces dérèglements de la nature sont à l’origine de sécheresses pouvant réduire à néant certaines espèces animales ou végétales, mais occasionnent également d’autres catastrophes naturelles telles que les inondations, affectant gravement certaines populations. En outre, la diminution de la biodiversité impactera l’alimentation de nombreuses espèces, dont celle de l’être humain, réduisant ainsi son bien-être et rendant plus difficile la lutte contre la pauvreté des populations vulnérables.
- L’insuffisance des outils et politiques internationales
Tout d’abord, le rapport met en relief le manque de données fiables concernant l’état de notre environnement. L’essor de cette information rendrait plus facile la prise de décisions et augmenterait « l’efficacité des politiques et des programmes ». Ainsi, GEO-5 explique que « tous les pays devraient s’engager à surveiller et évaluer leur propre environnement et à intégrer les informations sociales, économiques et environnementales pour éclairer les processus décisionnels ». En outre, « il faut renforcer la coopération internationale et la création de capacités » afin de faciliter la collecte de données.
Par ailleurs, le rapport souligne le manque de connaissances dans certains domaines tels que « les voies d’exposition et les effets des substances chimiques ainsi que les tendances en matière de dégradation des terres », qui empêche parfois de prendre les meilleures décisions. A propos des matières particulaires (MP) dans l’atmosphère, il est important de sensibiliser un large public sur le sujet de la qualité de l’air. En ce qui concerne l’eau, son utilisation dans l’agriculture, qui représente 92% de l’empreinte eau totale, doit être optimisée via de meilleures techniques et technologies. Enfin, les accords et coopérations internationaux permettront de gérer durablement les océans.
Cependant, ces propositions de solutions rencontrent sur leur chemin certains obstacles. Ainsi, « la croissance démographique, de la consommation et de la production, de l’urbanisation et de la mondialisation » ont pour effets négatifs de compliquer les politiques de réduction de l’impact environnemental. Ces facteurs dynamiques imposent donc « une amélioration des efforts de surveillance et de suivi ».
Afin d’obtenir de l’information supplémentaire sur les solutions proposées, un résumé du rapport, rédigé à l’attention des décideurs, est disponible ici.
- Avis Sequovia
Le rapport GEO-5 du PNUE donne de sombres perspectives pour notre planète. A deux semaines du sommet de la Terre de Rio de Janeiro, qui réunira des représentants de pays et de nombreuses organisations internationales, le rapport propose des solutions concrètes pour un développement économique durable. Cependant, GEO-5 met l’accent sur le fait que les politiques gouvernementales appliquées aujourd’hui ne compensent pas la progression des activités humaines.
S’il est indéniable que le développement économique crée par principe de la richesse, il est indispensable d’encourager et de promouvoir des modes de production et de consommation durables, phénomènes aujourd’hui qui expliquent en grande partie la destruction et la détérioration massive de notre Environnement. Comme le définit le rapport Brundtland de 1987, il est important de penser à nos générations futures qui à leur tour auront besoin de cette planète pour s’épanouir et vivre à l’instar de nos prédécesseurs. L’homme est doté d’une grande intelligence, à lui aujourd’hui d’être raisonnable et de l’utiliser à bon escient! Il y a donc beaucoup à attendre de la part des participants de Rio+20, en espérant que ce sommet débouchera sur de forts engagements et objectifs concrets.