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De rouille et d’os

Par Mathylde

De rouille et d’osJe n’ai pas vu jusqu’ici énormément de films d’Audiard mais j’avais bien aimé De battre mon coeur s’est arrêté, qu’il faudrait d’ailleurs que je revoie ! J’avais un a-priori assez positif sur son dernier long métrage, De rouille et d’os. En même temps, je ne peux pas m’empêcher d’être attirée par les titres mystérieux, c’est comme ça ! Ca faisait pas mal de temps que je n’avais pas tant aimé un film, je crois !

De rouille et d’os met en scène la rencontre entre deux personnages qui n’ont pas grand chose en commun. Un type un peu paumé, Ali (Matthias Schoenaerts), qui tente de survivre avec son fils Sam, et une jeune femme d’une trentaine d’années, Stéphanie interprétée par Marion Cotillard, dresseuse d’orques dans un marineland. Leur rencontre est loin d’être nimbée de douceur et de romantisme. Ali, à la suite d’une bagarre dans une boîte de nuit, raccompagne Stéphanie chez elle et se rend compte que son assurance est bien loin d’être le signe d’une vie amoureuse satisfaisante…

Quelques jours plus tard, un terrible accident a lieu pendant le spectacle aquatique. Stéphanie a les jambes broyées et subit une double amputation. Peut-être pour réaliser qu’elle n’a plus aucun pouvoir de séduction, elle appelle Ali, qui débarque aussitôt chez elle, sans se poser aucune question. Peu à peu, il va l’aider à reprendre confiance en elle et à dépasser le regard d’autrui. Elle a besoin de lui, il est là, “opé”, comme il dit, et c’est aussi simple que ça.

On pourrait s’attendre à un film mièvre avec un tel scénario. Mais, ce n’est absolument pas le cas. Le corps mutilé de Stéphanie est montré sans ambages, et la caméra de Jacques Audiard filme les scènes les plus bouleversantes sans tomber dans le pathos. Beaucoup de spectateurs ont ri (bon, certes, pas à gorge déployée…) pendant certains passages du film. La souffrance n’est pas voilée par l’humour ni même amoindrie, c’est simplement la combativité et la beauté des rencontres les plus inattendues qui sont célébrées.

La dimension initiatique du film (ou l’acceptation d’un nouveau corps, fait à la fois de “rouille et d’os) n’est pas seulement valable pour Stéphanie. Ali apprend beaucoup au contact des femmes (que ce soit sa soeur ou Stéphanie) et doit passer par une épreuve terrible avant de devenir véritablement un père et un homme capable d’aimer.

On peut donc trouver plusieurs intérêts à ce film. La dimension sociale est aussi présente, même si elle est ténue, grâce au personnage de la soeur d’Ali, caissière dans un grand magasin, arrondissant ses fins de mois en récupérant les produits tout juste périmés…

Un film émouvant, peut-être un peu dérangeant pour certains, mais très beau !

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