FEMME DE MA VIE.
Femme de ma vie
Je veux te manier
Comme le vent
Entre les froufrous
Des feuilles qui se caressent
Et se baisent sous les pénombres
D’un soleil enfantin
Comme les flux
Et les reflux vagabonds
Des marées sur la nudité de la mer
Dépeignant les cheveux
Bronzés des plages
Femme de ma vie
Je veux t’écrire
Sans ratures
Sans biffures
Dans les papiers
Sans marges et sans lignes
De mon âme pucelle
T’écrire de mots stimulants
L’extase aux yeux
Dévorant la magie de tes vers
Ivrognes égarés
Au milieu des caves voûtés de Romulus
Je veux que tu sois
Sur mes lèvres
Un grain d’amour
Aux délices coulant
Comme le miel
De la terre promise
Je prendrai le plaisir
D’apposer les scellés
De tom nom dessus tout
Sur les troncs
Sur le marbre
Oui je peindrai ton nom
Sur les mirages du désert
Sur les vagues des océans
Sur la rosée de l’aurore
Sur les toisons des nuages
Sur l’arome de fleurs
Sur les ailes du vent
Je peindrai tes vers
Sur l’itinéraire des errants
Sur les joues enflammées du soleil
Sur les jours fluctuants des années
Et sur les nuits
Aux étoiles fatiguées
Cause-moi je t’en prie
Mon âme est là
Seule et impatiente
Dedans le train du temps
Qui s’écroule
Elle est là
Prête à apprendre
A épeler les mots
De ton jargon
Coincé aux entrelacs
De figures
Et d’images caméléonnes
Femme de ma vie
Je veux te chanter
Dans tous les tons
Dans les DO-MI-SOL
Du rossignol
Pour réveiller
Les lys les cattleyas
L’azalée et le camélia
Les LA-DO-MI
A voix de diapason
Du vent pour accueillir
La tombée du printemps
Oui je veux te chanter
Dans toutes les mesures
En temps plein et à contre temps
Ma voix s’élèvera et planera
Au dessus de la terre
Comme le faucon
Guettant sa proie
Sur les arbres du ciel
Et les oreilles se replieront
Sous la musique
De tes consonances et assonances
Résonnant comme
Le dernier son du clavier
Sous la musique
De tes rimes versatiles
Tantôt hommes tantôt femmes
Tantôt riches tantôt pauvres
Tantôt croisées et tantôt embrassées
Comme le feu embrassant
L’herbe morte
Je porterai avec moi
La splendeur de tes
Virelais tes rondeaux
Tes ballades tes sonnets
Tes odes tes triolets
Et aussi tes vers
Qui se sont libérés
Du pré-établissement des règles
Enlace mes mains maladroites
Mais mains maculant
Les papiers de pensées
Gangrenées
Montre-moi à écrire
Sur les pierres glacées
De l’Antarctique
Sur les brisées des mers
Et sur le cœur des oppresseurs
Femme de ma vie
Mes yeux n’ont
Qu’un siècle
De soleil à contempler
Un jour viendra
Et mon soleil sera éreinté
Mon âme sera proie
D’un sortilège somnolent
Sur le lit
Des nuits éternelles
Mais toi femme de ma vie
Sois sempiternelle
Laisse le temps
T’emporter
Toujours je veux que tu sois
Fleur qui ne flétrira point
Visage qui ne se
Recroquevillera
Comme les pages
Mûries au soleil
Femme de ma vie
Sois quand je n’y serai plus
Le souvenir des générations
Ô ma bien-aimé
Ô ma poésie
Sois immortelle
Collinx MONDÉSIR