[Critique] DON’T BE AFRAID OF THE DARK

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Titre original : Don’t be afraid of the dark

Note:
Origines : Australie/Mexique/États-Unis
Réalisateur : Troy Nixey
Distribution : Katie Holmes, Guy Pearce, Bailee Madison, Alan Dale, Jack Thompson, Julia Blake, Dylan Young, Nicholas Bell, Emelia Burns, Garry McDonald, James Mackay…
Genre : Épouvante/Remake
Date de sortie : 6 juin 2011 (DTV)

Le Pitch :
La petite Sally, son père et sa nouvelle femme emménagent dans une superbe et immense maison. Une demeure qui abrite d’étranges créatures dans ses fondements. Des bestioles qui ne vont pas tarder à faire les présentations auprès de Sally qui, en plus de devoir composer avec sa jeune belle-mère, va devenir la cible d’attaques répétées et impitoyables…

La Critique :
Don’t be afraid of the dark reste une déception relative. Pourquoi ? Tout simplement car le film est produit et surtout écrit par le grand Guillermo Del Toro. Et Del Toro, il s’agit tout de même du type qui a réalisé Blade 2, HellBoy 1 et 2 ou encore le fabuleux Labyrinthe de Pan (entre autres pépites). De quoi s’attendre -et même si Del Toro ne réalise pas- à un long-métrage relativement original qui par là-même avait la possibilité de s’extraire de la masse des trips à bestioles.

Pour autant, si on ne tient pas compte de la présence de Del Toro, Don’t be afraid of the dark demeure plutôt sympathique et reste un honnête film d’épouvante de facture on ne peut plus classique.

Une famille emménage dans un baraque qui n’est non pas hantée, mais squattée par de petites créatures maléfiques. En même temps, c’est un peu du pareil au même. Le mystère est entretenu, les créatures révélées relativement tôt et les scènes les mettant en scène emballées avec soin. Rien de honteux donc.

De plus, si on peut en effet déplorer un manque d’ambition au niveau de la mise en scène timide et conventionnelle qui nuit à l’ambition du propos, on remarque ici où là, par petites touches, la patte de Guillermo Del Toro. Don’t be afraid of the dark est par moments joliment onirique. On se prend à penser aux créatures du Labyrinthe du Pan et aux grands moments de la filmographie de celui qui fut un temps aux commandes de l’adaptation de Bilbo Le Hobbit. Par moments seulement mais ce n’est déjà pas si mal car cela permet au long-métrage de se démarquer un tout petit peu de ses concurrents. Une démarche à double tranchant qui peut aussi ressembler parfois à du recyclage. C’est selon.

Et si le déroulement reste balisée et relativement cousu de fil blanc, on ne pourra qu’apprécier la volonté d’offrir un final moins convenu. Encore une fois, ce n’est pas si mal.

Au milieu de cet affrontement entre de petits diablotins perfides (qui ressemblent comme deux gouttes d’eau croupie à de microscopiques trolls) et des humains partagés entre une incrédulité polie et une horreur croissante, les acteurs de la distribution font du bon boulot. Ils contribuent grandement à la bonne tenue de l’ensemble et sauvent carrément les meubles quand l’originalité se fait la malle et rameute un trop plein de clichés. Une distribution dominée par la jolie prestation de la jeune Bailee Madison, très investie et très crédible, que vous avez peut-être aperçue dans Le Mytho, aux côtés d’Adam Sandler. Une gamine habitée qui côtoie un Guy Pearce toujours impeccable quoique qu’effacé et une Katie Holmes aussi tout à fait à sa place. De quoi regretter sa relative discrétion depuis son mariage avec Tom Cruise, elle qui, à la fin de la série Dawson promettait d’exploser.

Sursauts bons marché, thématique rabattue, esthétique chiadée, photographie soignée et climax tendu, voilà pour le programme de cet inédit vidéo qui, lors de sa présentation en clôture de l’Etrange Festival 2011 partagea le public. Une chose est sûre : rien d’exceptionnel ici. Les amateurs apprécieront puis oublieront assez rapidement et les autres passeront leur chemin. Quant à ces derniers, difficile de leur en vouloir même si cet œuvre un peu impersonnelle et facile mérite quand même davantage qu’une différence polie.

À noter qu’il s’agit là du remake du téléfilm éponyme sorti en 1973 sur les écrans américains.

@ Gilles Rolland

Crédits photo : Miramax Films