Cette étude de la Newcastle University, soutenue par le US National Cancer Institute et le ministère britannique de la Santé, publiée dans l'édition du 7 juin du Lancet, montre, sans remettre en cause l'utilité clinique des scanners, que les risques de cancer associés aux rayonnements ionisants sont bien là, et en particulier pour les enfants plus « radiosensibles » que les adultes. L'étude évalue ainsi l'excès de risque de leucémie et de tumeurs cérébrales après scanners et selon les doses de radiation reçues sur une cohorte de près de 200.000 enfants et de jeunes adultes.
C'est une équipe internationale de la Newcastle University, du National Cancer Institute (USA), du Great Ormond Street Hospital for Children (NHS Trust, London), de chercheurs de Corée, des Pays-Bas, et du Canada qui a mené cette étude de cohorte rétrospective, auprès de jeunes patients, âgés de moins de 22 ans, sans antécédents de cancer et ayant subi des examens au scanner. Les chercheurs ont évalué l'incidence des leucémies et des tumeurs du cerveau en excès en ne prenant en compte que les diagnostics de leucémie intervenus 2 ans après le premier scanner, et de tumeurs cérébrales 5 ans après le premier scanner.
Les chercheurs constatent une association entre la dose de rayonnement reçue et la leucémie et les tumeurs au cerveau. Par rapport aux patients ayant reçu une dose de moins de 5 mGy, le risque relatif de leucémie chez les patients ayant reçu une dose cumulée d'au moins 30 mGy (dose moyenne 51,13 mGy) est RR : 3,18 (IC à 95% de 1,46 - 6,94) et le risque relatif de cancer du cerveau pour les patients ayant reçu une dose cumulée de 50 à 74 mGy (dose moyenne 60,42 mGy) s'élève à RR : 2,82 (de 1,33 à 6 ,03).
L'utilisation du scanner chez l'Enfant, entraînant des doses cumulatives d'environ 50 mGy triple presque le risque de leucémie. Des doses d'environ 60 mGy triplent le risque de cancer du cerveau. Parce que ces cancers sont rares, les taux de risque et d'excès de risque restent faibles. Ces résultats équivalent en fait, sur une durée de 10 ans suivant le premier examen, à 1 cas en excès de leucémie et à 1 cas en excès de de tumeur du cerveau pour 10.000 examens.
Cependant, même si ces risques restent faibles et que le rapport bénéfice clinique-risque reste positif, c'est un signe pour maintenir, aussi faibles que possible, les doses de rayonnement ionisants auxquels sont exposés les enfants.
Source: The Lancet Early Online Publication, 7 June 2012 doi:10.1016/S0140-6736(12)60815-0Radiation exposure from CT scans in childhood and subsequent risk of leukaemia and brain tumours: a retrospective cohort studyLire aussi: IMAGERIE: Trop de SCANNERS, trop de rayons ionisants
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