Fia-Net, c’est en quelque sorte le « Big Brother » du e-commerce. Filiale française du Crédit Agricole, Fia-Net vise à assurer de bonnes relations entre vendeurs et acheteurs grâce à un système de comparaison de nombreux sites e-marchands.
Concrètement, la société détient un fichier répertoriant tous les achats en ligne réalisés ces 18 derniers mois par 16 millions de cyberacheteurs. Autant dire que vous êtes sûrement dans le lot sans le savoir car CDiscount, Voyages-sncf.com, Priceminister, Amazon ou SFR sont autant de clients qui font appel à la société Fia-Net. Vous ne vous en doutez peut-être pas, mais quand vous finalisez un achat en ligne sur l’un de ces sites (et bien d’autres encore), votre dossier a de fortes chances d’être passé au crible par Fia-Net, qui vous évalue et accepte ou non votre achat.
L’objectif est simple : minimiser les victimes des fraudes qui se font de plus en plus nombreuses sur la Toile. Si l’évaluation est mauvaise, Fia-Net n’y va pas par quatre chemins et annule définitivement la transaction. Pas étonnant donc que nos profils de vendeurs soient désormais criblés d’évaluations en tout genre : commentaires, notes, étoiles et j’en passe… les expériences utilisateurs sont autant de preuves qui rassurent sur la fiabilité d’un vendeur. Le logo « power seller » d’eBay en est un parfait exemple.
Cependant, ficher les individus sur de tels critères fait l’objet d’une autorisation de la Commission nationale de l’information et des libertés (CNIL), et chacun peut invoquer la loi pour faire supprimer les informations le concernant. C’est un droit. Mais la réalité ne semble pas aussi simple car l’erreur d’évaluation est vite arrivée et le retour de bâton commence petit à petit à pointer le bout de son nez. Une enquête a d’ailleurs récemment été ouverte par la CNIL à la suite d’une trentaine de plaintes déposées par des cyberacheteurs floués. Blacklistés à tort par Fia-Net, ces internautes ne peuvent plus effectuer d’achat chez des e-marchands faisant appel au site d’évaluation. C’est-à-dire beaucoup, puisque la société compte plus de 1700 clients !
Et sur les réseaux sociaux alors ?
Même combat ! Etre présent sur les réseaux sociaux, c’est une chose. Travailler son « personal branding » (ah le fameux !) et gérer sa présence numérique, c’en est une autre (surtout pour ceux qui travaillent dans des métiers liés à la communication ou au web, on ne va pas vous l’apprendre). Mais être bien noté voire reconnu comme « influenceur », c’est encore mieux. Certaines entreprises l’ont bien compris et n’ont pas hésité à se lancer dans la notation de « leaders d’opinion », comme les sociétés Klout ou PeerIndex qui proposent aux marques de leur fournir des évaluations précises sur des blogueurs influents (entre autres). Et quand on sait que 9 consommateurs sur 10 se réfèrent aux avis de leurs connaissances ou amis avant de faire un achat, alors que seulement 3 sur 10 font confiance aux messages publicitaires délivrés par les marques (étude Nielsen réalisée en juin 2009), les entreprises n’hésitent pas bien longtemps avant de faire appel à ces fameux leaders d’opinion reconnus sur la place publique.
Côté entreprise et recrutement, il en va de même sur les CV que nous recevons. Car tout comme un avis positif influencera un achat en ligne, une bonne recommandation jouera en faveur d’un candidat. En effet, on ne peut pas nier qu’avoir une belle référence rédigée par un ex-employeur reconnu est toujours un plus, même s’il est évident que ça ne constitue pas un critère de choix dans un recrutement. Chez Elaee, on n’en a pas encore croisés, mais d’après Le Monde, certains CV se pareraient déjà de leur note Klout…
Source : Le Monde, www.fia-net.com