Corps de femme
Fragile avec lequel s’affrontent l’eau et le vent
Chaque soir,
Les oiseaux et les ours rêvent de mains caressantes,
Les chats s’étendent pour lécher leur fourrure
Sans se préoccuper des yeux que Dieu disperse au plafond et sur les murs,
Ni se préoccuper des bavardages,
Ni des juges, ni des prisons de l’amour,
Ni des mandibules des mites qui dévorent les vêtements du désir,
Se satisfaisant de leur être,
Dans la quiétude de leur corps,
Ils respirent avec jouissance le matin.
-
-
(Traductions François Durazzo)
.
.
.
Le temps
Chimère ressentie par la peau, palpable sous les os,
Il jaunit, il blanchit, parfois il noircit,
C’est le temps,
Le même qui traverse
Les arbres et les monts
Les eaux, le vent
Les rêves et les mots,
Laissant derrière lui les traces de son passage
Comme une amante qui veut dénoncer son amant,
Les papiers fragiles des photos et des lettres,
Les rides, le rhumatisme et les souvenirs dévorés
Mangés par le scorpion de ses aiguilles affamées.
-
-
(Traduction Françoise Durazzo)
.
.
.
Extrait de Par la fontaine de ma bouche
« Ma bouche
est chanson d’Ishtar
et contes de Shéhérazade
ma bouche
est le gémissement silencieux d’une plainte
ma bouche
est une fontaine coulant de plaisir
le cantique
du cœur
et de la chair
(Bruno Doucey édition)
.
.
.
Ma bouche
Ma bouche
pleine de parole gelées
est une prison
de tempêtes retenues
ma bouche
est chanson d’Ishtar
et contes de Shéhérazade
ma bouche
est le gémissement silencieux d’une plainte
ma bouche est une fontaine coulant de plaisir
le cantique
du coeur
et de la chair
Maram al-Masri (Par la fontaine de ma bouche – Edition Bruno Doucey)
.
.
.
Entretien avec Maram Al-Masri – Éditions Bruno Doucey
.