L'art de la jongle

ou l'art d'être dans les choux... Je l'ai voulu, je l'ai cherché, je l'ai choisi. Mais j'avoue être complètement submergée en ce moment par les différentes casquettes que je porte quotidiennement. Mon cerveau s'est pourvu de tiroirs que j'ouvre et referme quarante fois par jour, en veillant tant bien que mal à ne pas mélanger les torchons et les serviettes. Entre mon boulot "officiel", ma petite entreprise, mon job de maman, celui de compagne qui essaye de rester attentionnée et enfin celui de maîtresse de maison pour ne pas vivre dans la crasse et essayer de manger équilibré, je ne sais plus où donner de la tête. 
Je rêve d'embaucher une femme de ménage, je rêve d'une jeune fille au pair qui pourrait se fader les aller-retour aux activités des enfants, aux anniversaires et aux visites médicales. 
Je rêve de grands-parents attentionnés qui pour les uns, n'oublieraient pas notre existence et, pour les autres cesseraient de se plaindre d'avoir un agenda aussi chargé que le nôtre alors qu'ils sont à la retraite depuis plus de 10 ans... 
Je rêve de pouvoir écumer ma liste de films à voir et de ne pas être obligée de rendre à la bibliothèque le livre Les revenants de Laure Kasischke sans l'avoir fini alors que je l'ai attendu pendant près de 4 mois...
Je rêve de pouvoir avoir assez d'inspiration pour écrire au moins deux billets par semaine sans que cela me coûte une nuit blanche. 
Je rêve de pouvoir finir les albums photo de famille mis en stand-by depuis 2009 et d'avoir le temps de les feuilleter avec les enfants sur le canapé pour se remémorer les bons souvenirs...
Je rêve d'encastrer dans le mur la maîtresse de Chacha, détestable au possible, qui lui met tant la pression qu'il pleure du matin au soir depuis deux mois...
Je rêve de voir décoller mon activité financièrement pour pouvoir envisager les mois à venir plus sereinement. Bien sûr, et heureusement d'ailleurs, il y a des satisfactions. Les choses avancent, lentement mais sûrement. Il faut juste que j'apprenne à prendre mon mal en patience, que j'accepte d'avoir choisi un secteur professionnel peu rémunérateur mais tellement riche humainement. 
Je rêve de réaliser juste un dixième de ces rêves... et en attendant je deviens une pro de la jongle, ça devrait finir par payer, non?