Par ce titre provocateur, Bruno-Nassim Aboudrar a retenu mon attention. L'essai qu'il propose n'est hélas pas aussi léger que l'inspire le titre... Heureusement, le propos est intéressant, même si parfois un peu délayé dans des références. Une lecture qui m'en a rappelé une autre, très récente.Jamais l'homme n'a eu accès à autant d'oeuvres d'art. Jamais les musées n'ont été aussi remplis (d'oeuvres, d'expositions, de touristes...). Et pourtant, quel ennui, nous affirme l'auteur !Et de nous faire un petit topo sur les fonctions de l'oeuvre : patrimoniale, didactique et plaisir puis sur l'esthétique.Ce que pointe surtout l'auteur, c'est le conformisme de la critique esthétique qui habite notre regard.Il propose un retour à l'esthétisme heureux et à la simplicité de l'expérience artistique via la restauration du désir de l'oeuvre. Critique de notre façon d'ingurgiter et de consommer l'art au kilomètre, l'auteur prône un retour à la lenteur, à la contemplation privée et concentrée (bref, les salles de peinture médiévale au Louvre un mercredi à 20h plutôt que la grande galerie un dimanche après-midi). Et insiste sur la nécessité de réintégrer l'art dans la formation de chaque écolier.Un livre dense, aux critiques souvent justes quoi que parfois excessives. Et des enchaînements d'idées parfois difficiles à suivre...