Il ne doutait pourtant de rien, le chantre de Zadig & Voltaire. Les Hauts-de-Seine n’étant sans doute plus la terre d’élection - c’est bien le cas de le dire - des sarkozystes, il jeta son dévolu sur les Etats-Unis au titre des Français de l’étranger. Election "dans un fauteuil" puisque Nicolas Sarkozy y a recueilli 60,3 % au second tour de la présidentielle… avais-je lu sur Le Point Législatives : Frédéric Lefebvre à la conquête de l’Amérique (14 mai 2012)… Le fauteuil semble aujourd’hui être éminemment "éjectable" !
Je subodorai bien que le résultat ne serait pas à la hauteur des ambitions affichées car d’une part la concurrence serait rude à droite (4 candidats) et que d’autre part, nombre de sympathisants de l’UMP n’appréciaient guère ce parachutage. Frédéric Lefevbre avait réussi l’exploit de réunir… une vingtaine de militants et sympathisants UMP - c’est dire son audience ! - dans le salon d’un restaurant de Manhattan pour marteler les gimmicks de l’UMP : « Il faut éviter la constitution d’un Etat PS, avec tous les pouvoirs entre les mains du même parti (…) la France serait déséquilibrée ». Comme si elle ne le fut pas avec l’Etat RPR puis UMP.
Et cette petite perle de derrière les fagots : « Il n'y a aucune circonscription qui appartient à la droite ou à la gauche. L'enjeu, c'est la mobilisation »… Se targuant du soutien de Jean-Louis Borloo, Hervé Morin et Jean-Marie Bockel « parce que l’unité est essentielle ». Rien que des "bras cassés" cocus du sarkozysme.
De surcroît personne ne semble s’être vraiment mobilisé pour Frédéric Lefebvre qui n’hésita pourtant pas à se présenter comme le meilleur : « personne n’a mon expérience »… Il a en effet tellement brillé dans ses différentes fonctions - d’abord de porte-parole de l’UMP puis ensuite de ministre - que les expat’ français aux Etats-Unis semblent avoir décidé qu’il avait fait un « mauvais voyage » - bad trip ? Ou que comme la piquette il ne supporte pas de sortir de son terroir - selon ce que je lis sur Metro Français de l'étranger : l'UMP prend une valise (4 juin 2012).
Or donc, au 1er tour - les Français de l’étranger voteront en même temps que nous le 17 juin 2012 - Frédéric Lefebvre n’aura recueilli que 22,08% des suffrages contre 39,65% à son adversaire socialiste… c’est dire sa popularité ! Attendons toutefois les résultats du second tour avant de l’enterrer définitivement. Mais je lui taillerais volontiers un "pardessus en sapin" - cercueil pour ceux qui n’entravent pas l’argo-muche. Uniquement politique, s’entend.
Au-delà du cas de Frédéric Lefebvre, il semble évident que - malgré un découpage électoral aux petits oignons destiné à faire gagner l’UMP sans coup férir - le vote des Français de l’étranger ne lui ait pas été aussi favorable qu’espéré. Ainsi, Richard Yung, sénateur socialiste des Français de l’étranger assurait « que la gauche pouvait espérer l’emporter dans quatre voire cinq des onze circonscriptions des Français de l’étranger »…
Tant pis pour Alain Marleix ! Auto promu « Grand ouvrier de France » dans la catégorie « charcutage électoral »… Il restera également à voir si toutes ses petites combinazionnes en France métropolitaine - sensées assurer sans coup férir la victoire des candidats de l’UMP aux élections législatives - fonctionneront aussi bien qu’il l’espérait… En 2009 - année pourtant charnière pour la future déroute sarkozyste - le découpage électoral pouvait encore faire espérer à l’UMP une victoire "dans un fauteuil" pour ses candidats.
Depuis, beaucoup d’eau - amère - aura coulé « sous le pont Mira-beau »…