Je ne pouvais pas rater ça ! Une petite promenade sur Europe 1, source inépuisable de petites phrases et autres déclarations. Si vous y ajoutez le « Lab » - qui pointe précisément ce qui échappe à la doxa de la com’ bien calculée, pur nanan ! Certains pisse-vinaigre rétorqueront qu’Europe 1, c’est Lagardère… Et alors ? Cela n’empêche apparemment nullement certains espaces de liberté, dont le lab fait partie. D’autant que j’ai le parfait souvenir d’avoir lu il y a déjà un certain temps sur Marianne qu’Arnaud Lagardère avait envi-sagé de soutenir des anti-sarkozystes… Cela ferait-il partie de cette stratégie ?
Toujours est-il que nous avons une version totalement « off » d’une interview de Xavier Bertrand par Jean-Jacques Bourdin. Pendant les 3 minutes de pub. Je ne saurais dire comment elle a ensuite atterri sur le web avant d’être promptement retirée mais fort heureusement récupérée par des internautes et exploitée par Delphine Legouté Quand Xavier Bertrand bavarde en "off" avec Jean-Jacques Bourdin (6 juin 2012).
Profitons d’ailleurs de cette date pour rappeler à tous ceux qui boivent l’eau de Vichy croupie que ce fut celle du débarquement des Alliés sur les côtes de Normandie. Qui nous délivrèrent de l’occupant nazi.
Je parlerais encore une fois de moi, n’en déplaise à mes détracteurs. Mais ce sont pourtant mon vécu et mes souvenirs qui ont forgé mes convictions. Ceux du Musée d’Arromanches sur le débarquement, visité avec mes parents et leurs amis résistants originaires de la région normande (du côté de Condé-sur-Noireau). Et sans doute encore plus - ce qui s’ajouta aux souvenirs de mes parents, résistants de la première heure - un film qu’hélas, je ne pus voir… Nous étions en vacances à Fécamp mais il était programmé pour la semaine suivante : nous serions déjà de retour à Orléans. « La mémoire courte » film documentaire de Henri Torrent et Francine Premysler sur la période 1940-44, sorti en salle en 1963... L’année de mes 16 ans. Je me souvenais du titre et des images d’archives en noir et blanc, principalement celles de résistants traqués par les Allemands ou la Milice.
De ce simple titre resté gravé dans ma mémoire depuis presque 50 ans, me reste la conviction non moins profonde que les Français ont et eurent bien trop souvent la mémoire courte sur nombre d’épisodes de l’Histoire, ajoutée sans aucun doute à ma propre passion pour l’Histoire et la recherche de la vérité, des faits exacts et des analyses les plus pertinentes possibles. Mémoires, journaux personnels et correspondances, biographie et monographies sur tel ou tel sujet, vie des petites gens qui a au moins autant d’intérêt que celle des « grands ».
J’en reviens donc au « off » - une bourde de BFM-TV- entre Bertrand et Bourdin, bien résumé par Delphine Legouté. Comme elle le souligne, au moment de la pause publicitaire « ils continuent leur discussion, sur un tout autre ton, et sans se douter un instant que leur échange se retrouvera sur internet »… Dailymotion (6 juin 2012)
Au cours de l’échange, Xavier Bertrand montre sa confiance dans sa réélection, malgré la conjoncture :
Jean-Jacques Bourdin :
« Vous, vous serez réélu sans problème ! »…
Xavier Bertrand :
« Mais attendez, pendant 15 jours - 3 semaines j’étais le mec le plus menacé de France ! C’est dans ma circonscription, parmi les anciens ministres, que Hollande a fait le plus (…) Le sondage qui a été fait l’autre jour ne m’a pas surpris : il me donne gagnant dans tous les cas de figure, même avec une triangulaire ». Wait and see...
Selon lui, « le label UMP protège beaucoup » les candidats aux législatives - encore une illusion, façon méthode Coué ? - "sauf pour ceux qui se présentent parmi les Français de l’étranger"… Tiens donc ! Ce fut pourtant une géniale idée de Sarkozy, mise en musique par le charcutier électoral en chef, Alain Marleix… Petite charge de Bourdin au sujet de Frédéric Lefebvre, parachuté aux Etats-Unis et qui s’est ramassé...
Suivent ensuite des considérations sur la parité, question mise sur le tapis par une assistante de Bourdin qui prévient Bertrand l « attention, c’est une féministe » !
Delphine Legouté concluant en affirmant que ce "off" n’aurait pas la portée politique de la vidéo de Nicolas Sarkozy sur France 3 en 2008... Qu’à l’époque je n’avais pas pu charger, n’ayant pas le son sur ma bécane. Il est toujours disponible sur Dailymotion et j’ai pris le temps d’y aller voir et entendre. Fort instructif et ne même temps du dernier fendard. J’essaierais de résumer mes impressions.
Au préalable, un petit rappel : je ne sais s’il vous en souvient mais Nicolas Sarkozy, furieux que cet enregistrement ait pu être diffusé, fit des pieds et des mains pour que la direction de France 3 recherchât le coupable de cette fuite… Je ne sais s’il fut retrouvé mais je me demande ironiquement s’il ne mit point à leur service ses zélés barbouzes Péchenard et Squarcini - sortes de Dupond-Dupont mais sans leur candeur bonhomme - comme il le fit à plusieurs reprises pour des affaires privées ou pour traquer les sources de journalistes, notamment dans l’interminable affaire Woerth-Bettencourt. Le coupable méritant bien évidemment d’être exposé avec un carcan sur la place de Grève.
L’épisode de la préparation de l’interview commence bien. Nicolas Sarkozy s’en prend à un malheureux technicien affairé autour du matériel de son ce me semble et qui n’a pas répondu à son bonjour. Il parle alors de question d’éducation, de politesse, etc. Bien rigolo de la part d’un quidam qui s’illustra si souventes fois par son impolitesse. Et promettant que « ça va changer » sur le service public… A-t-il eu la peau du technicien comme il eut aussi souventes fois celles de journalistes qui lui déplurent d’une manière ou d’une autre ?
Ensuite, il s’enquiert notamment de l’heure de début de l’émission… et défait sa montre pour la régler à la seconde près. Je ne saurais dire si c’est pour faire admirer sa Rolex ou comme s’il était chef d’un commando préparant ses troupes à l‘attaque, à l’heure H… A l’assaut des téléspectateurs ?
Il fait un compliment sur le studio et juste avant le début de l’émission « on » demande à être interrogé sur le déplacement qu’il vient de faire à Carcassonne. Les journalistes présents acquiescent à cette exigence.
Je me suis cependant plus encore attardée sur l’attitude gestuelle de Nicolas Sarkozy. Sans doute ma manie d’analyser les images héritée d’un stage vidéo à la Maison de la culture d’Orléans. La Maison Kamizole ne reculant jamais devant aucun sacrifice, je l’ai revi-sionnée une seconde fois mais sans le son.
Tics et TOC, dirait l’ami « Coup de Grisou »… A ceci près que contrairement à ce que nous pourrons observer par la suite (en 2008, tout baignait encore pour lui) - une sacrée moue prenant le relais de son sourire. Toujours carnassier. J’ai le souvenir d’une photo prise pendant la récente campagne présidentielle, entre les deux tours, où il répondait à l’embrassade d’une supportrice de l’UMP par une fausse bise - « en l’air » selon l’expression consacrée - avec un tel rictus crispé que c’était à se demander s’il n’allait pas la mordre !
Bourrés de tics. Incapable de rester ne serait qu’un quart de seconde sans faire des mimiques, notamment à chaque fois qu’il avala une gorgée d’eau, alors ce fut un vrai festival ! Agiter les mains, réajuster sa cravate, ouvrir et refermer sa veste - tout grand une fois, je me demande bien pourquoi. S’agiter sur son siège, regarder en dessous (un micro caché ?). Bref, l’impatience personnifiée.