Élémentaire mon cher Watson !
Le sixième volet de la deuxième saison de cette collection au concept commercialement séduisant, basé sur le chiffre 7 (7 tomes, 7 missions à haut risque, 7 équipes de 7 personnages décidés à réussir, et surtout un défilé de 7 scénaristes et 7 dessinateurs assez alléchant), est confié à Herik Hanna et à Eric Canete. Cette collection dirigée par David Chauvel et inspirée des films « Les 7 Samouraïs » et « Les 7 Mercenaires » permet d’alterner les genres et se frotte maintenant à l’enquête policière.
Après une belle contribution à la saga “Le casse” avec L’héritage du Kaiser, Herik Hanna s’attaque à one-shot pour l’autre série concept de Delcourt. Pour l’occasion, l’auteur nous plonge dans le Londres des années 20 et convoque les sept plus grands détectives du monde afin de résoudre une série de meurtres effroyables commis par un mystérieux tueur. Le fait de recycler des personnages célèbres de romans policiers, tels que Sherlock Holmes, Miss Marple, Watson ou Philip Marlow apporte indéniablement un plus à cette intrigue rondement menée. Les échanges et les oppositions entre ces personnages très charismatiques sont très intéressants à suivre. Tout en jonglant avec les codes du genre, Hanna invite le lecteur à suivre une piste d’indices qui tient parfaitement la route et mène le lecteur vers un final surprenant tout en donnant au chiffre 7 une véritable raison d’être.
Cet album présente néanmoins quelques défauts. Le premier est inhérent au cahier des charges de cette saga qui impose le développement d’une intrigue et la présentation de sept personnages en un seul tome. Pour ne rien arranger, l’auteur propose également une intrigue particulièrement dense, ce qui l’oblige à proposer des planches particulièrement bavardes et même plusieurs pages de texte pur.
Au niveau du graphisme, Eric Canete s’en sort très bien au milieu de ces pages pleines de texte et propose des personnages longilignes particulièrement expressifs, tout en plongeant le lecteur dans l’ambiance de l’époque.