I'd prefer to...

Publié le 07 juin 2012 par Irreguliere

L'autre jour, je ne sais pas pourquoi, je me suis demandé ce que je ferais (et surtout où) si j'avais une année entière de liberté et un budget disons... conséquent. Ne cherchez pas : en matière de construction de chateaux en Espagne, je suis une championne toutes catégories. Moi je ne vis pas dans le monde, mais à côté. Alors voilà le résultat de mes... élucubrations.

D'abord, j'irais à Hawaii quelques semaines (il y a une faute sur la légende, je sais, encore qu'il me semble qu'on peut l'écrire comme ça aussi) :

Parce que c'est le Paradis, voilà, c'est tout, et que tous les samedi soirs je bave à la fois devant les paysages et devant Alex O'Loughlin (ne le dites pas à Jonathan), alors autant y aller directement. Je louerais une petite maison au bord de la plage, j'apprendrais à faire du surf (c'est un de mes fantasmes avec apprendre à monter à cheval, mais un truc me dit que vu mon sens assez personnel de l'équilibre, ces activités doivent rester à l'état de fantasmes) et confortablement installée sur ma terrasse j'écrirais un roman intitulé Vacances au Paradis en sirotant des Mojitos. 

Ensuite, je ferais un crochet par la cité des Anges, histoire, après le Paradis, de redescendre doucement sur terre :

Évidemment je ferais du shopping sur Rodeo Drive (call me...), je lézarderais sur la plage de Santa Monica, je visiterais les studios de cinéma et j'écumerais les soirées VIP. Installée au Château Marmont (le Beverly Hills Hôtel étant jugé trop vulgaire), j'écrirais un roman à la Brett Easton Ellis...

Bien sûr, je passerais ensuite à New-York, pour reprendre contact avec le monde réel dans la ville qui ne dort jamais :

J'irais prendre le petit déjeuner chez Tiffany et musarder dans Central Park (j'aurais bien dit "faire mon jogging", mais là ça ne serait plus du fantasme, ça serait carrément de la science fiction), je ferais ma Carrie Bradshaw et installée dans un confortable loft, j'écrirais un roman de Chick-litt mettant en scène, quelle originalité, une shopping addict française à la chasse au milliardaire...

En rentrant, je ferais un détour par l'Inde. Alors vous me direz que passer par l'Inde pour faire New-York/Paris, ça ne s'appelle plus un crochet, mais bon. Enfin bref, j'irais rêver devant le Taj Mahal :

Et puis, je rentrerais presque à la maison, dans mon Paradis à moi, le Cap-Ferret :

J'irais en morte saison, et je m'isolerais pour écrire vraiment, dans la maison de Jean Anouilh. Qui n'est plus à sa famille, mais bon. Enfin, il faut que je vous raconte l'histoire de cette maison, qui me fait rêver depuis plus de vingt ans. A l'époque, quand j'étais adolescente, Jean-Paul Belmondo et sa petite famille louaient cette maison l'été, une maison absolument magnifique, côté bassin, près de la jetée. Un jour, en passant devant, j'ai regardé le nom sur la boîte aux lettres, et il était écrit "Anouilh". "Tiens, me dis-je, comme l'écrivain". Et puis bon, je n'ai pas cherché plus loin. Le temps a passé, Bemondo a fini par préférer Saint-Tropez (à mon avis très surfait mais bon, chacun fait ce qu'il veut), il y a plusieurs année la maison s'est vendue pour une somme proprement astronomique. Je soupçonne que ce soit Jonathan Hart qui l'ait achetée, je ne vois pas d'autres solutions (il faudra que j'étudie la question). Je n'ai plus pensé à Anouilh. Et puis l'an dernier, près de la jetée (et de la maison, donc) est apparu un petit panneau indiquant que le lieu s'appelait désormais "Promenade Jean Anouilh". "Bon sang, me dis-je, cela ne peut pas être une coïncidence !!!!". Alors j'ai mené ma petite enquête, et les gens du coin m'ont en effet confirmé que Jean Anouilh possédait une maison, la "villa des pêcheurs", dont il était tombé amoureux (on le comprend) et qu'il avait achetée en 1957, avant même que le Cap-Ferret ne devienne très à la mode, où il aimait venir pour écrire (notamment ses fables). Bon, ceci dit, le fait est connu, je n'ai pas découvert l'Amérique et mon ami Google m'aurait tout aussi bien renseignée que les gens. En tout cas Anouilh étant mort en 1987, et bien si ça se trouve, un jour, je l'ai croisé, alors qu'il allait acheter son journal à la maison de la presse non loin de là !!!! Alors vous pensez, écrire dans cette maison, c'est un peu un fantasme d'écrivain, et je comprends que Belomondo, homme de théâtre, l'ait aimée aussi...

Bon, c'est bien beau de fantasmer et j'espère vous avoir fait rêver aussi, mais après il faut revenir à la malheureuse réalité des élèves turbulents et leur faire passer le bac. Mais cet été, j'aurai au moins le Cap-Ferret !