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Vous travaillez pour qui au fait ?

Publié le 06 juin 2012 par Chroom

MarxQuand nous travaillons, nous créons de la valeur. Enfin la plupart d’entre nous en tout cas. D’autres créent juste du vent, mais ça c’est un autre problème. De cette valeur, une partie va directement dans les poches de votre employeur, c’est la fameuse plus-value aliénée par le patronat selon les théories marxistes. Je dis cela sans aucun jugement de valeur, justement : il est normal que le propriétaire du capital, qui prend les risques en investissant dans une société en retire des bénéfices. C’est la même chose pour l’actionnaire qui reçoit des dividendes.

Ce qui est moins normal c’est la répartition entre la plus-value prise par certains patrons et la rémunération qui est accordée à leurs employés. Et cela est d’autant plus vrai si l’on regarde les augmentations des salaires des hauts dirigeants depuis une dizaine d’année par rapport à celles de la masse, qui ont quasi stagné. On pourrait aussi prendre en compte la progression spectaculaire des dividendes de certaines multinationales. Cependant, les capitalistes ne sont pas les seuls à vous exploiter. Quand votre patron a pris sa marge, il doit payer sur votre salaire des charges sociales qui vont directement alimenter l’Etat. Tout comme votre boss, vous aussi vous êtes redevable charges sociales qui sont directement prélevées sur votre revenu brut.

L’Etat ne s’arrête pas en si bon chemin. Non content d’avoir mangé une partie du revenu de votre dur labeur avant même qu’il n’arrive sur votre compte en banque, il vous taxe encore un impôt sur le revenu. Sans compter que lorsque vous pouvez enfin dépenser le modeste fruit de votre travail, vous devez encore vous acquitter de la TVA.

Étonnamment, les partis politiques s’affrontent entre une vision de droite qui défend la plus-value du patronat et les partis de gauche, qui seraient censés défendre le travailleur, mais qui défendent en fait la part du revenu de votre travail prélevée par l’Etat. Personne ne défend votre part du gâteau, celle que vous avez durement gagné en travaillant.

Si nous soustrayons encore toutes les dépenses qui sont nécessaires à l’acquisition de votre revenu, comme les transports, la nourriture et les vêtements de travail, au final la part de votre salaire qui vous est réellement nécessaire pour vivre se situe entre seulement 30% et 50% de votre rémunération brute. Ce ratio est encore bien moindre si on le compare à la valeur réellement créée par votre travail.

Cela signifie non seulement que vous vous faites légalement entuber, ça on le savait déjà, mais surtout que vous travaillez inutilement la plupart du temps. On dit qu’on ne devient pas riche en travaillant et maintenant on comprend mieux pourquoi. En comparaison, les revenus d’un rentier, qui proviennent de son capital

  • ne sont pas aliénés par le patronat (c’est lui le propriétaire)
  • sont moins taxés par l’Etat (il n’y a pas de charges salariales)
  • sont  généralement nettement moins gourmands en frais d’acquisition du revenu (la gestion pouvant majoritairement se faire depuis son domicile).

Alors, vous travaillez pour qui au fait ?


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