Tout comme Amy Reeder, Becky a également travaillé pour Tokyopop, l’éditeur américain spécialisé dans le manga qui a malheureusement fermé ses portes il y a tout juste un an. Elle n’est pas seulement une illustratrice talentueuse, elle fait surtout partie de ce fameux petit cercle d’auteurs féminins qui tire de plus en plus son épingle du jeu, dans une industrie plombée par un contexte de crise et d’hégémonie masculine en manque de créativité. Elle n’hésitera donc pas à se lancer dans des projets d’auto-publication comme Wolves et son spin-off The Mire, deux contes tragiques mêlant sorcellerie, romance et malédiction (à lire une interview de l’artiste à ce sujet)
Pour ce qui est des gros éditeurs, elle a travaillé essentiellement pour DC/Vertigo ou Dark Horse, mais rien ne présageait sa présence pour un fill- in de Batman (en l’occurrence #12) comme remplaçante du grand Greg Capullo le temps d’un numéro. Avec Justice League, Batman n’est ni plus ni moins que le titre superstar de DC Comics depuis le lancement des New 52. Aussi culottée ou surprenante que cette nouvelle puisse paraître, (alors que beaucoup avaient présagé le choix de Carlos D’Anda) la venue de Cloonan sur ce titre, même sur un seul numéro, prouve bel et bien que tout n’est pas perdu concernant la présence d’une artiste féminine sur un titre de premier plan.
Je lui souhaite tout simplement ce qu’Amy Reeder n’a malheureusement pas réussi à faire sur Batwoman, laisser une empreinte originale et donner une petite bouffée d’oxygène à une industrie qui en a bien besoin.