L'HYGIENE ET LA SANTE DES PIGEONS
S'il est vrai que les pigeons sont sujets à de nombreuses maladies, il est démontré aussi que ces maladies peuvent être évitées en unissant certaines règles hygiéniques à une saine alimentation. Il n'est pas étonnant du tout que le pigeonnier dans lequel l'hygiène n'est pas observée soit une source de déboires constants,
En premier lieu, il faut éviter l'encombrement. Maintenir dans un local trop étroit un trop grand nombre d'animaux, c'est infailliblement les condamner à toutes sortes d'épidémies, plus contagieuses les unes que les autres.
Une bonne aération est indispensable car les pigeons ont besoin, pour prospérer, d'un air fréquemment renouvelé ; les ouvertures dont tout bon pigeonnier devra être largement pourvu, ne seront totalement fermées que pendant l'hiver, lors des grands froids, et durant la nuit seulement.
La propreté aussi est une des conditions essentielles de bien‑être ; on nettoiera fréquemment les cases et les nids et, au moins une fois par an ; en février‑mars, d'ordinaire avant l'époque de la reproduction, on procèdera à un nettoyage complet suivi d'un blanchissage au lait de chaux, et à des pulvérisations de solution désinfectante.
Peu d'oiseaux aiment autant la propreté que les pigeons ; mais il ne suffit pas de maintenir le pigeonnier propre, il faut que le pigeon puisse lui‑même se maintenir dans cet état et faire journellement sa toilette. C'est dans ce but qu'il lui faut, outre l'eau destinée à sa consommation, un bassin où, été comme hiver, il ira chaque jour prendre un bain, différant en cela essentiellement des poules ou autres gallinacés qui n'ont besoin d'eau que pour leur boisson.
N'oublions pas que la propreté est aussi le meilleur moyen d'éviter la trop grande pullulation de tous les parasites qui assiègent ces pauvres oiseaux. En appliquant ces soins et en suivant ces précautions, on évitera les pertes qui ne manqueront point dans un pigeonnier mal tenu.
Il y a surtout un moment critique dans tout élevage : l'automne et les premiers froids. Ils coïncident avec la mue, et si celle‑ci est une fonction et non une maladie, elle offre toutes les apparences de cette dernière.
Chez les jeunes pigeons, la mue commence dès qu'ils sont aptes à pourvoir eux-mêmes à leurs besoins en nourriture ; chez les adultes, elle peut avoir lieu de juin à novembre. Les pigeons qui muent sont délicats ; ils craignent la pluie et l'humidité. Il faut leur donner, durant toutes cette période, une nourriture réconfortante et les empêcher autant que possible de sortir par temps de pluie. Ceux qui muent tard sont surpris par les chutes de température qui se produisent à cette époque de l'année et ils en souffrent. La mue peut alors être arrêtée et les sujets en mourir. On les voit, les plumes hérissées, se maintenir immobiles dans un coin. Il est temps d'intervenir.
Les oiseaux ainsi éprouvés seront placés dans un local tempéré ; il est préférable de les mettre séparément dans de petites cages grillagées ou des appareilloirs et de leur donner une nourriture stimulante et fortifiante : graines, pâtées, etc. Ici peut se placer une recommandation importante : dès que l'on aperçoit dans le colombier, un oiseau qui, hérissé, fait la boule, signe certain trouble sérieux, voire de maladie, il faut le séparer des autres jusqu'à ce qu'il soit guéri ou, du moins, jusqu'au moment où on est convaincu que son problème n'est pas contagieux.
Une très bonne pratique consiste à séparer les deux sexes durant l'hiver, c'est‑à-dire à mettre dans des compartiments distincts, sans communication, d'un côté les femelles, d’un autre les mâles.
Il est évident que les pontes d'hiver ne sont pas recommandables ; par temps froids et humides, les femelles pondent difficilement et, souvent, l'oeuf est arrêté dans l'oviducte. D'autre part, les pigeonneaux, pendant les froids, sont malingres et n'atteignent jamais la taille des parents.
Pour éviter dans le pigeonnier, la ponte d'hiver préjudiciable, il faut enlever, durant la mauvaise saison, les nids et tous les matériaux qui pourraient inciter les femelles à pondre.
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Cravaté allemand, type ancien.