LES DÉPENDANCES 3 -suite et fin

Publié le 05 juin 2012 par Aiglebleu

La dépendance affective est sans doute l’une des dépendances les plus fortes et douloureuses surtout lorsque l'objet de la dépendance s'en va. Souvent elle se transpose sur des animaux domestiques puisque les relations avec les humains sont parfois trop conditionnées pour être vécues sainement. Il est facile de croire que notre bonheur dépend des autres, que l’amour essentiel à la vie doit venir des êtres qui nous entourent. Les gens souffrent de dépendance affective pour diverses raisons, notamment parce que la civilisation technocratique ignore les besoins émotionnels de base de l’être humain. L’individu dans le système manque d’autonomie véritable. Cette lacune existe en partie parce que les gens ignorent qui ils sont et quelle est leur raison d’être. Ils n’ont parfois aucune ligne directrice et très peu de points de repère pour s’orienter dans leur recherche intérieure. Ce vide se comble souvent par des dépendances dont la dépendance affective à des gens qui ne sont pas ceux avec qui nous devrions vivre. 

L'alcoolisme, la toxicomanie et autres dépendance constituent une « maladie de l'âme », dont la progression peut souvent être arrêtée par un programme spirituel comme ceux préconisés par les AA (Alcooliques Anonymes). Ce programme spirituel en 12 étapes, propre à cette association internationale, peut aider à rééquilibrer et à transformer les programmations que la dépendance a enregistrées dans le corps, la physiologie et la psyché. Ainsi, une solution à ces problèmes de dépendance a été trouvée par les dépendants eux-mêmes. Ce programme spirituel préconisé par les Alcooliques Anonymes a créé de nombreux autres mouvements similaires qui suivent les mêmes douze étapes des AA, tels les Narcotiques Anonymes, Cocaïnomanes Anonymes, les Outre-Mangeurs Anonymes, les Dépendants Sexuels et Affectifs Anonymes, etc. L’un de mes Aînés de la nation Mohowk est membre de ces mouvements et a longtemps dirigé un centre de traitement pour autochtones aux prises avec des dépendances. Il disait que ce programme spirituel pouvait s’intégrer à toutes les religions du monde parce qu’il préconise un mode de vie spirituelle qui est universel. Les cercles anonymes sont très populaires parmi les Premières Nations et ont permis à un nombre incalculable de gens d’entrer en relation avec leur Puissance Supérieure et ainsi de transformer leurs dépendances en un mode de vie spirituelle. Cette approche a l'avantage d'être gratuite et animée par les dépendants eux-mêmes.

Il n'y a que le Divin dans l'être humain, dans l'Homme, qui puisse répondre aux besoins spécifiques de l'époque charnière que nous vivons. Pour que notre recherche spirituelle soit fructueuse, il est très important de ne pas fonder nos valeurs sur des croyances venant d’un maître, d’un gourou, d'une religion ou d'une spiritualité, mais avec la connaissance innée qui vient de l’expérience et de la sagesse intérieure. Ceci est typique de l’enseignement des Premières Nations. Par exemple, un de mes aînés me répétait très souvent "ne me parle pas d'une philosophie qui ne m'enseigne pas comment faire pousser le maïs" ce qui voulait dire ''assure-toi que tous les enseignements que tu acceptes puissent être mis en pratique au quotidien''. Les enseignements que nous recevons doivent produire de bons fruits. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre du temps avec de belles paroles qui nous aveuglent et nous hypnotisent. Le temps est passé où nous pouvions croire sur parole un maître et dépendre de lui pour notre évolution spirituelle. Nous devons assumer notre souveraineté spirituelle et prendre la responsabilité d’évaluer avec discernement ce qui nous est offert. Nous pouvons participer aux plus grandes cérémonies ou recevoir les meilleurs enseignements du monde, si nous ne nous sentons pas mieux après en avoir bénéficié, si nous ne pouvons les appliquer dans notre vie au jour le jour, c’est qu’ils ne sont pas adaptés à nos besoins. Avec le temps ils peuvent cacher la véritable piste ou sentier de vie qui est la nôtre.

En effet, mon expérience des dépendances m'a montré que c'est véritablement en suivant mon sentier de vie, ma sagesse innée, le divin en moi, que je me libère du besoin de sources extérieures à mon bonheur. Les mouvements anonymes appellent cela notre Puissance Supérieure, la psychologie lui donne d'autres noms, la religion encore d'autres appellations. L'important c'est de comprendre que la vérité libère et que la vérité est en nous, dans notre cœur, dans notre relation intime avec le Divin. La pratique spirituelle peut beaucoup aider, car elle permet d'accorder l'être à sa dimension divine. Mais elle est utile un temps et ne doit pas devenir un but en soi. Voir ma page sur LA PRATIQUE SPIRITUELLE pour plus de réflexions à ce sujet.

Voilà, je sens qu'il y a encore à dire ici, mais que c'est l'essentiel. Si vous avez d'autres questions ou commentaires pour ajouter des compléments d'info ou en demandez svp, écrivez-moi un commentaire.

Paix et joie, un jour à la fois

Aigle Bleu