Le festival ambivalences s’est délocalisé à l’hôpital psychiatrique Le Valmont, à Montéléger, pour la deuxième représentation du castelet des scriptophages, des mini-sketchs écrits par neuf auteurs pour des marionnettes.
Elles étaient près de deux cent à candidater et seules quelques dizaines ont été retenues au terme d’un speed-dating un peu particulier. Tirées du répertoire historique d’Émilie Valantin, les marionnettes étaient hier au cœur du spectacle. Dans le Castelet des Scriptophages, neuf auteurs se sont amusés à écrire des textes courts en fonction des marionnettes qu’ils ont choisies. « Le principe du Castelet était le plus approprié pour Ambivalence(s) car créé pour des endroits non équipés » explique Émilie Valantin. Jeanne Benameur a choisi entre autres un Pierrot et Guignol et Gnafron pour écrire son texte. « Ce ne sont pas tout à fait les marionnettes qui m’ont inspirée » reconnaît-elle. « J’avais déjà une colère sur notre mode de vie et sur la manière dont on veut organiser notre vie. Ce travail est venu taper sur cette colère ». Créant ainsi Monsieur N.O.T, “Nous organisons tout” et son Pierrot balayeur de rêves.
« Les textes sont des photographies de la société »
Pour sa deuxième représentation, le Castelet des Scriptophages a décidé de s’exiler du Centre du Patrimoine Arménien où il se produit d’ordinaire pour s’installer dans le jardin de l’Hôpital spécialisé Le Valmont. Malgré l’air frais, le public, composé pour beaucoup des patients de l’hôpital, a répondu présent à l’appel. Certaines scènes ont dû être ajustées pour ne pas heurter ce public plus sensible mais les coups de gueule, états d’âme et quiproquos de ces marionnettes ont su ravir les spectateurs. « Les textes répondent bien à l’appel populaire du Castelet, ils sont une photographie de la société » estime Émilie Valantin. Qu’il s’agisse de la critique de la société pour Jeanne Benameur, du réveil des morts pendant la fête des morts mexicaine avec “Dia de Muertos” de Julie Rossello, d’argent, avec “Plié en quatre” ou même de manipulation, deux textes de Lancelot Hamelin, chaque scène avait à sa manière une touche de poésie si propre à son auteur qu’Émilie Valantin, Pierre Saphores, Jean Sclavis et Franck Stalder ont su transmettre dans leur jeu.