Incognito, Napoléon rend visite en prison à l’un de ses anciens généraux condamné pour traîtrise, Jean-Victor Moreau. Il lui propose de recouvrer la liberté en échange de sa collaboration, dans le but d’asseoir son pouvoir. Toutefois en raison de divergences profondes sur les méthodes à employer, et se sentant manipulé, le prisonnier refuse. Fin de la première partie. C’est au ciel que nous retrouvons ensuite nos deux protagonistes. Avant d’y faire son entrée, Bonaparte doit rendre des comptes à propos ses actes. Ceux-là même qui suivirent la rencontre sus-évoquée...
Voici pour le pitch de ce qui s’annonce comme un duel imaginaire au sommet opposant deux façons de concevoir la guerre, le pouvoir et sa conquête, la politique, mais qui tourne rapidement court, malheureusement. Signalons ici que l’auteur de ces lignes se gardera bien de juger la pertinence et la véracité des propos ou faits évoqués, ses connaissances historiques étant ténues, pour ne pas dire totalement nulles.
Si la première partie se tient à peu près, en dépit d’une écriture (Soizik Moreau) trop appliquée, manquant de force, de verve et de théâtralité, la seconde, qui « refait le match », ne présente qu’un intérêt mineur, en plus d’être véritablement "capilotractée". Et risible dans la mise en forme choisie par le metteur en scène Jean-Luc Tardieu… En effet, dans un espace bordé de néons blancs, Bonaparte et Moreau évoluent vêtus de kimonos de judo (blancs aussi, rapport au Paradis…), manipulant un IPad (si tendance…), donnant au spectateur la curieuse sensation de s’immiscer dans le vestiaire d’une salle de sport ou les couloirs d’une cure thermale. Pour le moins décalé, et pas très heureux esthétiquement parlant…
Quid de l’interprétation ?
Elle nous laissa également circonspects. Jean-Louis Cassarino, Moreau, a une fâcheuse tendance à cultiver à outrance une voix déjà grave naturellement, tandis que Jean-Paul Bazziconi peine à imposer son Bonaparte, maladroit et hésitant. Le petit cheveux sur la langue, charmant au demeurant, n’aidant en rien, il faut l’avouer…
Assurément, discuter de la grandeur de l’action de Napoléon, remettre en cause ses talents de stratège, ou son sens politique avait de l’intérêt . Ce qui nous est donné à voir à la Huchette en a un peu moins.
Dommage.