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Temps étrangers

Publié le 06 juin 2012 par Mainsdoeuvres
L'artiste est-il un travailleur comme un autre ? Peut-on mesurer son temps de travail ?
Avec Maria Andersson, Matteo Attruia, Elisabeth Ballet, Julien Berthier, John Cornu, Hugo Kriegel, Martin Le Chevallier, Julien Nédélec, Sylvain Rousseau, Benjamin Sabatier, Sylvain Sailly, Diego Sarramon
Une proposition de Cartel de Kunst, un collectif international de treize commissaires issu du Master 2 Professionnel « L'art contemporain et son exposition » à l'Université Paris-Sorbonne (Paris IV).
À Mains d'Œuvres, du 7 au 30 septembre 2012, les artistes mesurent leur temps de travail.
Dans le vocabulaire industriel, les « temps étrangers » désignent les temps morts dus aux imperfections des méthodes de travail ou aux aléas imprévisibles de toute nature. Le travail de l'artiste demande peut-être l'élaboration de nouvelles unités de mesure, car ce sont des temps autres, « étrangers », en marge des logiques de productivité traditionnelles, qui participent aussi à la réalisation d'une œuvre d'art.
Pour tenter de résoudre cette énigme du temps de travail, les artistes présentent des productions inédites. Tandis que L'Horloge d'une vie de travail de Julien Berthier calcule minutieusement les heures, les jours et les semestres qui restent à travailler, le Grand Cacatoès blanc de Sylvain Rousseau et Lazy Days d'Elisabeth Ballet démontrent avec humour et poésie le potentiel productif de la paresse.
L'œuvre de Sylvain Sailly, qui se dit “inventeur de métaphores du temps de travail”, et celle de John Cornu mettent en évidence les traces de ce temps qui passe et l'impact physique du travail.
La démarche d'Hugo Kriegel, jeune félicité de l'école des Beaux-arts de Paris, consiste en une réappropriation du temps et du travail : sa proposition prend en compte les conditions de réalisation de l'exposition même. De même, la genèse de l'exposition est l'objet du film de Maria Andersson, qui place une caméra dans la salle d'exposition et enregistre le temps du montage.
En contournant la question posée par les commissaires, Martin Le Chevallier mesure non pas son temps de travail mais celui de l'artiste Julien Prévieux (l'auteur des Lettres de non-motivation) sur le mode de la surveillance, faisant ainsi du temps de travail d'un tiers la matière première de son œuvre. Jouant sur les mots, Julien Nédélec déjoue toute définition stable et se confronte au travail du bois.
Benjamin Sabatier et Matteo Attruia engagent une réflexion sur le statut de l'artiste dans notre société et Diego Sarramon se met en scène dans la vidéo d'une partie de pêche introspective.


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