Alphonse Allais (1854-1905)

Publié le 06 juin 2012 par Dubruel

D'après : Pensées, textes et anecdotes. (Le Cherche Midi éditeur -2000-)

Allais est né à Honfleur le 20 octobre 1854, le même jour qu’Arthur Rimbaud. Après des études sans grand éclat, il devient stagiaire à la pharmacie paternelle.

Au début de son service militaire, il se distingue quand il entre dans une salle pleine d’officiers et les saluent d’un « Bonjour, m’sieurs-dames ! » facétieux.

Lorsque le colonel accorda la permission de nuit aux hommes mariés, Allais lui demanda aussi une permission de jour :

-« Pourquoi, Allais ? »

-« Parce que je suis bigame, mon Colonel ! »

Revenu à la vie civile, il commence des études de pharmacie. Mais après la quatrième année, il décide d’être humoriste.

Il fait partie du club des HYDROPATHES (littéralement ceux à qui l’eau fait du mal) qui en 1879 est un centre de mouvement littéraire. Ce club se divisera bientôt en deux écoles ennemies : les HIRSUTES et les FUMISTES dont Allais deviendra le chef.

Il sera le rédacteur en chef du journal du Chat-Noir.


Pendant 25 ans, Allais ne cessera d’écrire des pièces en vers, des contes, des holorimes, des combles, de courtes fables. Son œuvre est dispersée dans divers journaux : les Hydropathes, Le Tintamarre, L’Anticoncierge, Le Tout-Paris, Le Courrier français, Le Mirliton, Le Chat Noir, Le Journal et Le Sourire dont il restera directeur jusqu’à sa mort.

Ses œuvres sont regroupées dans « Bouquins » (Robert Laffont, 1989)

Allais qui faisait rire la France entière était un homme lugubre. Il écrivait toujours dans un café. Sacha Guitry disait de lui : « Je ne l’ai jamais vu ivre, jamais dégrisé »

Allais se marie en 1894 avec une femme de 24 ans : Marguerite Gouzée.

En 1904, il souffre d’une phlébite. Il dit à l’un de ses amis : « Demain, je serai mort ! Vous trouvez ça drôle, mais je ne ris pas. Demain je serai mort !»

Et effectivement le lendemain, 28 octobre vers 8 heures, Allais décède d’une embolie foudroyante. Il avait 51 ans.

En 1944 une bombe lancée d’un avion anglais pulvérisa sa tombe du cimetière de Saint-Ouen.

Quel bouquet final pour ce prodigieux artificier du langage !