Depuis le départ de Dioncounda Traoré pour Paris le 23 mai, la situation est confuse à Bamako.REUTERS/Luc Gnago
Par RFI
Suite à son agression le 21 mai, le président de la transition Dioncounda Traoré est toujours à Paris. Son retour ne semble pas se dessiner pour les jours à venir. Dans l’attente, qui tient les rênes du pouvoir au Mali ? Le capitaine Sanogo ne fait plus d'apparition publique et le Premier ministre Cheick Modibo Diarra semble rencontrer des difficultés à exercer son autorité.
Le capitaine Sanogo est passé de la lumière à l’ombre. Pas d’apparition publique, encore moins de déclaration officielle. A Kati, on justifie cette soudaine discrétion par la volonté de se conformer à la parole donnée à la Cédéao le 20 mai dernier. « Nous tenons notre engagement, le pouvoir est désormais entre les mains du Premier ministre », promettent plusieurs personnalités de la junte.
Dans les faits la réalité semble plus complexe. Si le maintien d’un dispositif militaire à l’aéroport ou à l’ORTM peut se justifier pour des raisons de sécurité, comment expliquer que vendredi 1er juin, le capitaine Sanogo ait, selon une source diplomatique, reçu plusieurs ambassadeurs ? « Rien n’est réglé dans la répartition des pouvoirs », admet Sidi Sosso Diarra, le frère et conseiller spécial du Premier ministre. « Cheick Modibo Diarra est d’une prudence excessive, il n’a pas d’appui politique alors il ne veut pas froisser la junte. S’il veut exercer ses pleins pouvoirs, il va devoir aller les chercher », concède un autre de ses proches.
Après l’agression de Dioncounda Traoré, aucun responsable sécuritaire n’a été sanctionné et la semaine passée, le Premier ministre s’est rendu dans un camp militaire, revêtu d’un haut de treillis. Nombre de Bamakois y ont vu un symbole de sa difficulté à s’affranchir des soldats qui l’ont coopté.