Famille - Adoption par des couples gays : Morano et Amara sont pour
Nadine Morano à son arrivée en Conseil des ministres
La nouvelle secrétaire d'Etat à la Famille a affirmé mercredi matin sur RTL qu'elle demeurait favorable à l'adoption d'enfants par les couples gays. Sarkozy y est opposé.
R.P - le 19/03/2008 - 14h07Sa première intervention médiatique était attendue puisqu'elle est connue pour son franc-parler. Invitée de RTL mercredi matin, la nouvelle secrétaire d'Etat à la famille, Nadine Morano, est restée ferme sur ses convictions tout en affirmant qu'elle était "d'abord chargée d'appliquer un projet présidentiel", celui de Nicolas Sarkozy dont elle est une fidèle. La famille n'était "pas suffisament représentée dans le gouvernement précédent, c'est bien qu'elle occupe sa part entière maintenant, parce qu'il y a beaucoup de travail", a-t-elle, ravie de son "ministère très transversal" et "riche en actions à mener".
L'adoption d'enfants par des couples homos ? Elle y était favorable avant sa prise de fonction, elle le reste alors que Nicolas Sarkozy y est opposé. "C'est ma position, clairement prise quand j'étais membre de la commission sur la famille et les droits de l'enfant, mais en tant que ministre de la Nation j'ai à appliquer un projet présidentiel d'abord et je m'y tiendrai", a-t-elle expliqué. Simple hasard du calendrier puisque l'entretien a été réalisé bien avant le remaniement, Fadela Amara, la secrétaire d'Etat chargée de la Politique de la ville, affirme dans le magazine Têtu qu'elle est également «favorable à l'adoption pour les couples homosexuels, [et] pour le mariage homosexuel aussi», même si «c'est un peu l'embourgeoisement du mouvement gay, c'est clair. Mais je ne veux pas m'opposer à ça, sous peine d'être traitée d'homophobe.» Fadela Amara déclare également que «les homosexuels qui vivent dans les quartiers doivent être davantage défendus par les mouvements gays» et va même plus loin : «Il faut qu'un mouvement gay émerge dans les quartiers.»
Morano ouverte sur l'euthanasie
L'euthanasie ? Alors que le débat est relancé par le cas de Chantal Sébire, une femme atteinte d'une tumeur incurable aux sinus réclamant le droit de mourir dans la dignité, Nadine Morano a rappelé qu'elle était à l'origine de la loi sur la fin de vie et le droit des malades, avec le socialiste Gaëtan Gorce. "Je reste fidèle à mes convictions (...) Nous savions qu'il y aurait des cas pathologiques qui ne pouvaient pas entrer dans le cadre de la loi (...) nous avions proposé la création d'une commission nationale d'exception d'euthanasie", a-t-elle dit. "On comprend cette souffrance et je trouve assez dommage de devoir quitter le territoire français pour pouvoir accéder à son désir de mourir dans la dignité", a-t-elle poursuivi.
Interrogé sur le sens, à ses yeux, de la promesse de Nicolas Sarkozy de mettre en place "un droit opposable à la garde d'enfant", la secrétaire d'Etat à la famille a répondu qu'il s'agissait "d'avoir un service public adapté et que chacun puisse avoir (...) un moyen de faire garder ses enfants parce que dans beaucoup d'endroits, des familles rament pour trouver un mode de garde, une place en crèche". "C'est un dossier sur lequel on va beaucoup s'atteler", a-t-elle promis.