Brüno © Treize étrange 2012
Une femme géante de 40 mètres de haut qui se balade à poil. Une pilule magique qui agrandit de manière substantielle la taille du pénis. Un virus boosté à l’ADN de tarentule qui transforme les humains en monstres incontrôlables. Un alien qui veut faire des terriens ses amis et une actrice porno au sommet de sa gloire. Il y a tout ça dans Lorna, le dernier album de Brüno. Franchement, pas besoin d’en dire plus au sujet de l’histoire, il me semble que les quelques arguments déclinés ci-dessus devrait suffire à convaincre les plus réticents. Qui a dit que ça ressemblait à du grand n’importe quoi ? Le dessinateur d’Atar Gull assume. Son but était de rendre au hommage à l’émission Cinéma de quartier de Jean-Pierre Dionnet et à tous ces films de série B réalisés avec des bouts de ficelle. Mélangeant allègrement SF, horreur, porno et road-movie, Brüno se lâche.Entre improvisation et exercice de style, le dessinateur marche sur un fil et frôle à plusieurs reprises la correctionnelle. Mais sa maîtrise de la narration lui permet de récupérer le coup à chaque fois que le récit s’apprête à sombrer dans le ridicule le plus complet. Surtout, graphiquement, l’ensemble tient sacrément la route. La bichromie d’orange et de noir se révèle beaucoup moins agressive pour la rétine que l’on pourrait le croire. Et si le trait est plus relâché que dans ses albums précédents, sa patte assez unique garde un charme vintage qui, personnellement, me ravit.
Un hommage à la contre-culture US et au cinéma populaire à réserver aux fans du genre. Pas sûr que l’on tienne là un best-seller en puissance mais en même temps, on s’en tape un peu. De toute façon, avec une couverture pareille, je ne pouvais pas passer à coté de cet album !
Lorna : Heaven is here de Brüno. Treize étrange, 2012. 150 pages. 17,25 euros.
Brüno © Treize étrange 2012