Drame - 1h40
Sortie salles France - 30 mai 2012
avec Nahed El Sebaï, Bushra Rozza, Nelly Karim...
Au Caire, comme ailleurs, des femmes doivent chaque jours lutter contre les injustices faites à leur encontre. C'est le cas de Seba, victime d'une agression d'homme sur un stade après un match de foot, qui décide de divorcer - de demander sa répudiation - à son mari refusant de la soutenir. C'est le cas de la jeune Nelly, elle aussi agressée en pleine rue, en plein jour, traînée par un chauffard aux mains baladeuses. C'est le cas enfin, quotidien hélas, pour Fayza, épouse mariée traditionaliste, qui est victime d'attouchements éhontés à chaque fois qu'elle doit prendre le bus 678. Chacune décide de résister, de se battre, de réclamer leurs droits, de se défendre physiquement s'il le faut. Dégradation de la vie intime, suspicions permanentes, violences en escalade, séparations... De lourds sacrifices les attendent.Le sujet est pesant, tabou, difficile à faire émerger. L'hypocrisie ambiante est bien là, les femmes doivent toujours être coupables surtout quand elles sont victimes. Le harcèlement sexuel est le thème porté à l'écran par Mohamed Diab, avec courage et obstination certainement.
Que faire quand les plaintes n'aboutissent pas ? C'est parole contre parole, l'homme nie facilement, il peut facilement être cru par le policier homme. Mais quand un jour de plus en plus d'hommes sont blessés dans les bus, une enquête est ouverte, et le sort veut que le commissaire en charge de celle-ci fasse preuve d'une grande motivation, quasi militant, pour ses victimes femmes. Débonnaire, implacable, parfois faible voulant étouffer l'affaire, il est un personnage important, un rôle bien joué qui fait l'équilibre nécessaire entre des mondes de la société égyptienne qui s'affrontent.
Sur la forme, on reprochera éventuellement quelques maladresses à ce scenario qui fait des flashs-back en recoupant les scènes pour que les spectateurs comprennent que les protagonistes se croisent inopinément. Et puis parfois, la lumière de certaines scènes n'a pas assez éclairé les visages des acteurs.Le message du film pourrait être celui-ci : le harcèlement sexuel est très ancré dans le quotidien de la société, les femmes en sont les victimes peu puissantes, d'autant plus les femmes issus de milieux sociaux modestes qui doivent en faire les frais très souvent sans moyen de rébellion. Les choses peuvent changer, changeront peut-être bientôt, mais dans la douleur. Un film d'espoir mais de douleurs.Surplace de la Libération - Critikat.comL'avis de RGP - artistikrezo