J'ai pris des engagements de lecture - et je tiens à les respecter. Mais je calme la boulimie d'achats et de réflexions qui s'éparpillent "façon puzzle". Je me (re-re-re-re-re-re-re)concentre. Bon, ça tiendra ce que ça tiendra. Pas longtemps. Je vais encore créer des exceptions à la règle de vie, des moments privilégiés de renoncements à mes propres exigences. Ainsi va la vie. Enfin la mienne.
Vais rassembler une pile, classer, distinguer : rechercher, écrire comme je lis : par tranches de cinq à dix minutes, mais qui s'additionnent. A peine je commence à y penser, à peine ma réflexion s'enflamme-t-elle que ça s'enchaine, tout seul. Pourtant ces deux années de lecture ont enrichi mon idée, l'approfondissant, la développant malgré moi. C'est assez étrange d'ailleurs.
Je ne suis pas même un amateur mais un dilettante des Arts et des Lettres. Etre monde c'est aussi être poussière. Certes, mais il faut l'accepter. Tout est moral, tout est dans La Morale. Le reste n'est qu'une extension à l'infinie de notre propre puérilité. Jean-Louis Trintignant disait qu'il fallait accepter sa propre médiocrité. J'ai mis trente-cinq pour comprendre.
Je lis actuellement 1974 de David Peace. (Faudrait pas, j'ai des engagements. Mais que voulez-vous, même à l'école je ne lisais pas les livres que je devais lire. Même face à mon père que je craignais plus que tout, je ne lisais pas ce qu'il voulait que je lise. Je n'ai jamais pu, je n'ai jamais su.) Donc, je lis 1974 de David Peace. Et c'est vachement bien. (Sois dit en passant : d'aucuns le compare à James Ellroy : à croire qu'ils n'ont jamais lu Ellroy - mais passons.) Et voilà ma réflexion : je dois oser. Attention : je ne suis pas en train de dire que je peux faire aussi bien. Non pas : son écriture est juste une ode à trouver sa propre liberté. Ce que je veux c'est que lui est libre, il s'en fout des autres, des éléments, d'une bonne ou d'une mauvaise facture : il écrit, il a une histoire, il écrit - il raconte, montre. Pragmatique.