Il fait un temps triste à mourir qui me rappelle Paris. Changer de ville, c’est un peu comme changer de mec. Au début, tu ne peux pas t’empêcher de comparer. Je ne sais pas combien de temps va durer cette partie de ping-pong dans mon esprit. Certains jours je n’y pense pas, je suis juste concentrée sur mes objectifs présents. D’autres, j’ai envie de rentrer à la maison, retrouver mes habitudes, ma zone de confort, mes amis, une vie réglée comme du papier à musique pour éviter les fausses notes. De manière générale, je suis sensible aux fausses notes et aux mauvaises odeurs.
Il dit que je flippe. Je pense j’ai pas l’habitude.
On m’a peut-être trop dit tu vas adorer! Je tombe difficilement amoureuse d’une ville. Par exemple, je ne suis pas tombée amoureuse de New-York. Mais comment ça se fait? Les gens s’offusquent. Pourquoi ils s’offusquent. Pourquoi je n’ai pas eu de coup de foudre pour New-York. Je ne sais pas. Tout est relatif. Moi je m’offusque lorsque quelqu’un ne trouve pas Ryan Gosling irrésistible. Souvent, quand je conseille un film dans lequel il joue, je dis tu vas adorer!
A Londres, je m’émerveille souvent, j’ouvre grand les yeux comme un enfant qui découvre le monde. Je n’ai qu’une hâte, gagner de l’argent pour en dépenser beaucoup plus. Londres te bouffe tout entier. Peut-être que c’est cette immensité qui rend les choses si fascinantes, mais dans le même temps te déboussole jusqu’à te faire perdre tout repère.
Dimanche soir, on est allé danser dans un club, à 3 minutes de chez nous. Les rues étaient bondées, il faisait froid dehors, on transpirait à l’intérieur du 93 Feet East sur de la techno psychédélique. C’était grisant. J’avais envie d’oublier un instant cette semaine de recherche de boulot et ce désir insensé de m’adapter vite pour éviter cette nostalgie certains soirs.