Il est parfois de bon ton de revenir dans la filmographie d’un réalisateur lorsque ce dernier refait surface. Ici, Wes Anderson, dont on parlait à la sortie de « Moonrise Kingdom ». En 2007, le réalisateur américain fait parler doublement de lui : il réalise « A bord du Darjeeling Limited », tout en l’introduisant par « Hôtel Chevalier », un petit court-métrage d’à peine 13 minutes, avec Natalie Portman et Jason Schwartzman.
13 minutes qui dévoilent le style du cinéaste, sa précision, sa folie des détails et sa façon, sa patte, si particulière, de filmer. Ce qui, parfois, pose la question éminemment compliquée, pour un auteur, de l‘auto-parodie.
Je me suis par la suite rendu sur la page Wikipedia, très fournie pour un court-métrage, de « Hôtel Chevalier ». Pour ce qui est de la description, il n’y a rien à ajouter :
« Le film démarre dans le hall d’un hôtel : le concierge répond à un appel téléphonique d’un client ; sur le plan suivant, un homme (Jason Schwartzman), allongé en peignoir jaune sur le lit de sa chambre d’hôtel, lit le journal, avec le film en noir et blanc Stalag 17 à la télévision. Après avoir passé une commande au concierge dans un français approximatif, il reçoit un appel d’une femme dont il reconnaît la voix. Elle lui dit qu’elle arrive de l’aéroport et lui demande son numéro de chambre. Bien qu’ayant objecté ne pas lui avoir dit de venir, il finit par accepter de la recevoir. Il essaie alors de ranger rapidement la chambre, s’arrêtant pour jouer les premières secondes de Where Do You Go To (My Lovely) sur sa chaîne stéréo, et fait couler un bain.
Dans la scène suivante, l’homme est de nouveau allongé au lit mais a changé son peignoir pour un costume gris, qu’il porte les pieds nus. Lorsqu’il entend frapper à la porte, il fait jouer la chanson sur la chaîne et ouvre la porte derrière laquelle se tient une femme (Natalie Portman). Après l’avoir regardé plusieurs secondes, celle-ci brise le silence et demande quelle est cette musique. Ne recevant aucune réponse, elle entre dans la chambre et lui offre un bouquet de fleurs. Alors qu’elle s’avance pour l’embrasser, il tourne la tête et ils finissent par s’enlacer. Il ferme la porte et lui demande comment elle l’a trouvé ; elle répond que « ce n’était pas si difficile que ça ». Elle fait le tour de la chambre, observant les objets, puis se brosse les dents et décline le bain qu’il lui avait préparé.
Retournant dans la chambre à coucher, la femme se retourne vers l’homme et engage le débat, lui demandant « c’est quoi le problème ? ». Il lui fait signe de le rejoindre sur le lit et à sa requête lui apprend qu’il vit dans cet hôtel depuis « plus d’un mois » et qu’il est parti pour fuir leur relation. Ils s’allongent sur le lit et se regardent avant d’être interrompus par l’arrivée du service de chambre. Une fois seuls à nouveau, ils s’embrassent et l’homme commence à déshabiller la femme. Un peu mal à l’aise, ils parlent à propos du fait qu’ils n’ont couché avec personne d’autre. Alors qu’il remarque des bleus sur les bras de la femme, elle choisit de ne pas en parler. Allongée sur lui, elle lui dit qu’elle ne veut pas perdre son amitié, qu’elle l’aime et n’a jamais voulu lui faire de mal. Il répond « je ne serai jamais ton ami, quoi qu’il arrive, jamais » mais la serre quand elle l’enlace. Where Do You Go To (My Lovely) recommence à jouer et l’homme lui propose de lui montrer sa vue de Paris.
Dans le plan suivant, la caméra se déplace au ralenti dans la chambre et montre la femme appuyée sur un meuble, nue, et l’homme s’approchant et la couvrant avec le peignoir jaune. Les deux amants vont ensuite vers la fenêtre ; après être arrivé sur le balcon, l’homme sort un cure-dent de sa poche et le lui tend. Après avoir profité de la vue, elle enlace légèrement l’homme et ils rentrent à l’intérieur. La caméra pivote alors et il devient évident que la vue est complètement bloquée par une autre aile de l’hôtel. »