Alors qu'une seule goutte de pluie peut peser 50 fois plus qu'un moustique, même en cas de choc avec les gouttes, l'insecte reste capable de voler à travers l'averse. Un phénomène à étudier lorsque l'on voit le moustique comme vecteur de maladies graves mais aussi lorsqu'on travaille à minimiser l'impact traumatique en cas de collision. Car, à l'échelle humaine, ce serait comme se prendre une voiture de front, racontent les chercheurs. Mais les moustiques, eux, survivent à la collision. Une étude originale, publiée dans l'édition du 4 juin des Comptes-rendus de l'Académie des sciences américaine (PNAS), et qui pourrait être utile pour la conception de véhicules plus sûrs.
Les chercheurs de Georgia Tech (Georgia Institute of Technology) ont travaillé à partir d'une technique de vidéo à grande vitesse pour comprendre comment un petit moustique peut résister à une grosse goutte de pluie. Ils montrent que l'exosquelette robuste du moustique et sa faible masse le rendent « imperméable » aux gouttes de pluie.
L'équipe de recherche, dirigée par le professeur adjoint de génie mécanique David Hu constatent que l'impact de la goutte est faible sur le moustique parce que la masse des moustiques parvient à réduire l'élan ou la vitesse des gouttes lors de l'impact. « Le plus surprenant est de constater combien ce petit insecte est résistant sous la pluie. A notre échelle humaine, nous ne pourrions survivre à un tel impact. »
Les moustiques suivent le courant : Pour étudier comment les moustiques volent sous la pluie, l'équipe de recherche a construit une petite aire de vol entourée d'un fin maillage pour contenir les moustiques, mais permettre l'entrée de gouttes d'eau, ont simulé la vitesse de la pluie. Tous les moustiques ont survécu à la collision. Les chercheurs rappellent le principe de l'impact égal à la force de résistance appliquée par l'insecte. Ce qui se passe : Les moustiques ne résistent pas du tout, mais suivent le courant. Ainsi, lorsque l'équipe filme les moustiques en vol sous les gouttes, ils constatent qu'au moment de l'impact, le moustique fait corps avec la goutte sur une distance qui représente 20 fois sa taille. Mais, au bout du compte, le moustique doit bien se séparer de la goutte. Alors il utilise ses longues pattes et ses ailes, pour effectuer une rotation et se séparer de la goutte.
Quel intérêt ? Au-delà de la métaphore, ces résultats sur le vol des moustiques vont être utilisés pour améliorer la conception et les caractéristiques aérodynamiques des micro-véhicules, utilisés principalement par les forces de l'ordre et l'armée en matière de surveillance, de recherche et de sauvetage.
Source: PNAS Published online before print June 4, 2012, doi: 10.1073/pnas.1205446109 “Mosquitoes survive raindrop collisions by virtue of their low mass”