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Les yeux jaunes des crocodiles, de Katherine Pancol

Par Aniouchka
Les yeux jaunes des crocodiles, de Katherine Pancol
Ce roman est le premier tome d'une saga familiale et se passe de nos jours, à Paris. Tout commence le jour où Antoine, marié à Joséphine depuis plus de 10 ans, quitte sa femme et ses deux filles pour aller élever des crocodiles en Afrique, accompagné de sa maîtresse. Joséphine doit alors se débrouiller pour nourrir ses filles et répondre à leurs caprices, alors que sa soeur, Iris, roule sur l'or et se plaint en permanence...
Dans ce roman, il y a deux catégories de personnes : il y a celles qui, comme Joséphine, font preuve d'empathie, sont dévoués aux autres et vivent leur vie à fond (avec toutes les galères que cela implique). Et il y a celles qui, comme Iris, ne vivent que pour leur petite personne, se croient le nombril du monde, sont malheureuses dès qu'elles ne sont plus le centre d'attention du monde et passent à côté de leur vie
L'impression que j'ai de ce premier tome est assez paradoxale : j'ai adoré me laisser porter par les aventures de tous les personnages. Néanmoins, ils m'ont tous, à un moment donné, certains beaucoup plus que d'autres, profondément agacés. Joséphine est probablement l'un des personnages les plus attachants, mais j'avais, par moments, envie de la secouer pour qu'elle ouvre les yeux ! En revanche, j'ai éprouvé, du début à la fin, une profonde antipathie pour Iris et pour sa mère. Ces deux femmes fausses qui ne pensent qu'à utiliser les autres (même leur propre famille) pour leur propre gloire m'ont profondément choquée. Iris est le genre de femme à dépenser (en une fois) 8 000 euros de fringues Givenchy parce qu'elle s'ennuie, mais elle laisse son fils de 11 ans attendre tout seul sous la pluie parce qu'elle a oublié d'aller le chercher à l'école...
Le monde que décrit Katherine Pancol est aussi agaçant, mais assez vraisemblable : on a d'un côté les gens simples, comme Joséphine et sa copine Shirley (et même Marcel, qui a de l'argent mais n'en fait pas tout un foin), qui tirent un peu le diable par la queue mais ont de vrais rapports humains, basés sur la confiance et l'amitié. Et puis il y a "le tout Paris", merveilleusement bien représenté par Iris et ses "amies", qui n'en sont pas puisqu'elles s'empressent de raconter des saloperies sur son compte dès qu'elle a le dos tourné. Dans ce roman, Paris est un monde de paraître, où les relations humaines sont fausses, pleines d'hypocrisie, et où chacun fait semblant de s'intéresser à l'autre mais ne pense en fait qu'à lui.
Pour autant, l'écriture de Katherine Pancol n'est pas caricaturale, et surtout, elle ne tombe jamais dans le manichéisme : tout n'est pas tout blanc ou tout noir, comme le montre l'attitude sans cesse changeante de Hortense, la fille de Joséphine. Tout en étant assez romanesque, ce livre est une vraie tranche de vie : on a l'impression d'être dans la vie des personnages, à leurs côtés, et c'est très agréable ! Les rebondissements sont légion et les pages se tournent toutes seules, on ne s'ennuie jamais ! J'avoue avoir été soulagée et même contente de ce qui se passe à la fin de ce premier tome, qui donne envie de lire le deuxième à tout prix !
Les yeux jaunes des crocodiles, Katherine Pancol, Albin Michel, 2006, 651 pagesRéédité au Livre de Poche en 2007, 661 pages
J'ai lu Les yeux jaunes des crocodiles dans le cadre d'une lecture commune organisée par Antomilna sur Livraddict.

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