Martine le retour

Publié le 05 juin 2012 par Yvesd

Recalée aux primaires socialistes, privée de Matignon, interdite de séjour au gouvernement on la croyait résignée, prête à passer la main, occupée à compter ses points de retraite, à organiser une ultime fois sa chère et grande braderie. Ben on se trompait ! La Rougette de Lille n’a pas raccroché les gants, n’a pas abandonné l’espoir de passer à la télé, de faire la première page de Libé ou la une de « Restons Correct ! ». C’est toujours comme ça avec les vieilles gloires du showbiz ou de la politique : pas question de laisser les projecteurs s’éteindre, les caméras regarder ailleurs, le public remonter dans le car de l’hospice des vieux sans un dernier p’tit coup médiatique, pour la route. Sinon, pourquoi réclamerait-elle des hausses d’impôt à ce pauvre François Hollande ? Pas pour mettre le gouvernement dans l’embarras à la veille des législatives, pas pour faire battre Mélenchon à Hénin lès Corons ou pour accélérer l’émigration fiscale vers des cieux plus cléments. Ca serait petit, mesquin et, pour tout dire, indigne de celle qui restera à jamais dans le cœur des bobos et des fonctionnaires pour avoir instaurer les 35 heures et créer ces RTT qui leur permettent de poser une journée de congé quand les transports en commun sont en grève.

« La vieillesse est un naufrage » déclarait autrefois De Gaulle à propos de Pétain. Je crains hélas que, s’agissant du cas qui nous préoccupe, cette citation du grand Châteaubriand ne prenne une nouvelle fois tout son sens. Les socialos, c’est bien connu, c’est comme les cochons et les mules : plus ça devient vieux, plus ça devient bête et têtu. Le raisonnement tourne en boucle dans leurs cervelles fatiguées : pour sauver nos services publics, ceux que la planète entière nous envie, il faut de l’argent et pour en trouver yaka le prendre là où il est, c'est-à-dire dans la poche des contribuables, riches de préférence. Inutile de leur objecter qu’il doit être aussi possible de réduire les dépenses publiques, au mieux ça vous vaudra une bordée d’injures ou, pire, un internement en camp de rééducation ou un contrôle fiscal de derrière les fagots. Notre Titine nationale en est donc persuadée et tient à le faire savoir haut, fort, urbi et orbi et plus particulièrement à son ami Hollande : il reste plein de marges de manœuvres fiscales à combler. Comprenez que malgré les efforts de Sarko tout n’a pas encore été taxé, il reste encore plein de laine sur plein de moutons, c’est juste une question de volonté politique et d’adresse dans le maniement de la tondeuse taxatrice.

Nous voilà donc prévenu : ça va cogner, et dur en plus. Sur tout ce qui bouge : depuis la production de (vraie) galette-saucisse jusqu’à la transmission à votre petit dernier de la collection de timbres poste que vous avez héritée de votre tante de Pleurtuit (dans le 3-5 pour les nuls en géo). Pas question d’arrêter d’engraisser l’état car, chacun le sait, l’avenir de la nation dépend de l’épaisseur de sa couche de lard. Du coup Josette et Marcel commencent à se demander s’ils ont eu raison de voter Hollande. C’est pas qu’ils sont contre le Changement avec un grand C mais à condition que ce ne soit pas eux qui paye. En fait si ça pouvait être les autres, ceux qui sont vraiment riches, ça les arrangerait plutôt. La solidarité ils veulent bien mais à condition qu’ils en bénéficient, pas qu’ils la financent. Pas sur donc qu’ils votent PS aux législatives et, s’ils n’ont pas commencé à faire leurs valises, l’idée de se délocaliser eux-mêmes s’insinue lentement mais surement entre leurs deux oreilles. Leur reste juste à trouver où ?

Notre message du jour leur est donc destiné : pensez à la Grèce car, aux dires de madame Lagarde, y payer ses impôts est une option hautement facultative…