Sur son bureau, dans sa chambre du sous-sol de tous les partys éhontés de notre jeunesse, il avait cette photo de Peter Gabriel aux côtés de David Bowie, photo prise vers le début des années 80.
Étrange duo qui n'a pourtant jamais collaboré musicalement à ce que je sache. Question d'égo j'imagine.
Cette photo était tout à fait représentative de ma relation avec lui. Il était un fan fini de Gabriel, qu'il m'a en quelque sorte fait découvrir et moi un expert du Bowie d'Angleterre que je lui imposerais dans les oreilles.
On se retrouverait dans les corridors dans l'école du Cailloux Précieux, l'école du bonheur* où se sont cimenté 90% de nos amitiés communes aujourd'hui, en secondaire 4. Alors que j'étais plus grand que lui, un an auparavant, il avait alors choisi de me dépasser d'une tête. Tête qu'il aura de plus que moi pour le restant de ses jours. C'est franchement à partir de là qu'une réèlle amitié s'est installée. Nous serions partenaires de classe en secondaire 4 et 5. Nous n'aurions jamais nos amours réglées à la même heure.
Au printemps 1988, au mois de mars précisément, je commençais une relation avec une mémorable jeune fille rousse aux yeux noisettes(call me Charlie Brown). Lui, broirait un peu du noir quand les week-ends se passaient entre elle et moi. Mais en mai, le jour même où cette rousse me brisait le coeur, il venait me voir, surexcité, pour me dire qu'il commençait une relation avec une splendide brune, Maryline Paquette. Le jour où celle-ci lui brisait le coeur à son tour, je reprenais avec ma rousse. Vraiment...
PFF! on était plus de 700 à l'avoir acheté cet examen! Pourquoi nos deux faces à nous???
On en ferait des pires au chalet de mes parents.
La plus grosse connerie étant de tomber en amour. Pour vrai cette fois. Avec des immortelles. Deux femmes fantastiques.
Lui s'installerait sur la Rive-Sud pour que leur amour culmine en merveilleux jumeaux, tandis que moi je cèderais sur la Rive-Nord, pour faire plaisir à l'amoureuse et parce que je suis plus italien par tempérement que lui de toute façon.
On est allé voir Arthur H ensemble cette année. Je crois que c'étais la première activité juste nous deux depuis 15 ans. Donc, avant qu'il ne rencontre sa charmante dulcinée.
Je me plais à croire que quand l'un va trépasser (en 2073) l'autre sera aussi là dans l'assistance pour le pleurer.
Mais pour l'instant, on rit.
Lui plus fort que moi.
Garantissant toujours une bonne journée.
Je suis devenu Bowie, reclus et innatendu.
On a vieilli, il a 40 aujourd'hui...
Bonne fête, faux-frère.
Cales-toi une bière.
Une?...PFFFFFF!
*Il a fréquenté deux écoles secondaires (1,2,3, puis 4 & 5, et moi trois 1,2 avec lui, puis 3, puis 4 & 5 avec lui again)