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Nous poursuivons notre tournée de questionnements avec la toujours compétitive AFC Nord.
Ravens de Baltimore : Jusqu’à quel point la perte de Terrell Suggs fera mal?
Suggs s’est déchiré le tendon d’Achille ce printemps et, même s’il prétend le contraire, il manquera vraisemblablement toute la saison. Si l’âme de la défensive des Ratbirds est indiscutablement Ray Lewis, son meilleur élément est maintenant Suggs, le seul Raven à appliquer de la pression sur les quarts adverses avec constance. En repêchant Courtney Upshaw, l’équipe pensait enfin lui fournir de l’aide dans ce département, mais il semble que la recrue devra monter en grade rapidement. Il ne faut pas oublier non plus que le LB partant Jarret Johnson a quitté le nid durant la saison morte et que Ray Lewis ne rajeunit pas. Offensivement, l’autoproclamé meilleur QB de la NFL Joe Flacco est aussi fiable derrière le centre qu’Alexander Radulov ne l'est pour respecter un couvre-feu! Sans compter qu’il tente de renégocier son contrat, tout comme Ray Rice d’ailleurs. Ces deux piliers offensifs manqueront-ils une partie du camp d’entraînement pour appuyer leur revendications? Si oui, l’impact sur leur performance sera-t-il le même que celui sur Chris Johnson des Titans l’an dernier? Impossible de le savoir, mais ce qu’on sait en revanche, c’est que l’attaque des mauves se classera au mieux en milieu de peloton comme l’an dernier. Rappelons aussi qu’à Baltimore, les attentes sont élevées. Étant passé à une claque sur la main du Super Bowl, le but est de gravir cette dernière marche en 2012. Ces espoirs reposeront donc de nouveau sur la tenue de l’unité défensive. Évidemment, avec Lewis, Haloti Ngata, Ed Reed (qui n’est plus une jeunesse lui non plus) et Lardarius Webb, ils ne sont pas exactement dans la dèche. Sauf que sans Suggs, pour exercer la dorénavant essentielle pression sur le quart adverse, doit-on s’attendre à un pas de recul de Baltimore qui n’ont pas une cédule facile?
Bengals de Cincinnati : Sont-ils du même calibre que les ténors de la division?
A l’aube de la dernière saison, la seule raison expliquant que les Bengals étaient classés 32e sur 32 dans les différents Power Rankings était qu’ils ne pouvaient pas être 33e! De dire qu’ils ont jeté le petit monde de la NFL par terre en se qualifiant pour les séries n’est pas un euphémisme. La no-name defence a fait le travail tandis qu’Andy Dalton et surtout AJ Green ont connu des entrées en matière spectaculaires dans le grand circuit. Combinez à ces succès imprévus une entre-saison des plus réussies qui a vu l’équipe voler la vedette au repêchage et colmater plusieurs brèches avec des embauches d'agents libres peu spectaculaires mais ciblées et plusieurs voient les tigrés dans leur soupe en vue de 2012. On se calme. Vrai que les Bengals forment une meilleure formation aujourd’hui qu’en janvier passé et vrai aussi qu’ils ont participé aux séries. Sauf qu’ils ont bénéficié d’un calendrier ridiculement facile et de plusieurs concours de circonstances (l’effondrement des Jets entre autres) pour s’y rendre. Rendons leur crédit d'en avoir profité. Après tout, les Bengals de l’ère Palmer-Ocho avaient l’habitude de laisser filer un ou deux matchs contre les poches. Sauf que Cincinnati fut lamentable (0-7) contre les équipes ayant participé aux séries. En fait, la seule équipe avec une fiche positive qu’ils ont vaincu sont les Titans du Tennessee qui, avouons-le, ne sont pas exactement les Steelers. Les joueurs dominants se sont aussi amusés aux dépends des tigrés, qu’on pense à Ray Rice (295 verges et 4 TD en 2 matchs) ou Ben Roethlisberger (420 verges, 3 TD et 1 int). L’automne prochain, le calendrier sera plus exigeant et ils seront attendus dans le détour. Cincinnati présentera un meilleur club que l’an dernier, mais de là à jouer dans la cour de Pittsburgh et Baltimore, il y a une marge.
Browns de Cleveland : Peuvent-ils générer un minimum d’attaque?
Marquer des points à Cleveland semble être aussi difficile que de compter des buts pour Scott Gomez! Les Browns n’en ont inscrit que 218 (13,6 par match) l’an dernier, bon pour le 30e rang dans la NFL. Cachée par cette médiocrité offensive se trouve pourtant une bonne défensive (surtout la tertiaire), capable de se maintenir parmi les 10 meilleures de la ligue si elle n’est pas obligée de passer les 2/3 du match sur le terrain. Dit autrement, les casques orange ne sont pas aussi loin de la respectabilité qu’on le pense parfois. Pour atteindre ce seuil, personne ne demande à l’attaque d’être dominante, ni même d’être dans la moyenne. Elle doit simplement ne pas être trop en dessous de celle-ci comme c’est le cas présentement. En 2011, les Browns n’ont pas été foutus d’inscrire 10 points dans un match à 5 reprises. De plus, ils ont perdu 6 des 9 rencontres dans lesquelles leur défensive a contenu l’attaque adverse à une production de 20 points ou moins. Juste en inversant ce ratio (ce qui devrait représenter la logique), l’équipe flirte avec le 500. Comment améliorer l’attaque? L’état-major de l’Ohio mise sur ses deux sélections de première ronde, le RB Trent Richardson et le QB Brandon Weeden pour y arriver. Le premier, duquel on entend qu’il est le meilleur RB à prendre d’assaut la NFL depuis Adrian Peterson, représente assurément une belle prise. L’autre inquiète, en partie parce qu’il est plus proche de l’âge de la retraite que de l’âge d’entrée dans le circuit. Weeden aura toutes les chances de ravir le poste de partant à Colt McCoy et son bras plus puissant que celui de l’ancien Longhorn est vraisemblablement ce que cherchait Cleveland. Sauf que c'est une recrue qui évoluait dans un schéma offensif très simple par rapport à celui utilisé dans le circuit Goodell et il dispose des mêmes receveurs que ceux sur lesquels McCoy pouvait compter, ce qui n'est pas exactement une bonne nouvelle. Ce ne sera pas facile, mais si Weeden parvient à ramener l’attaque des Browns simplement au seuil de la respectabilité, cette équipe-là surprendra bien des gens l’automne prochain.
Steelers de Pittsburgh : Big Ben et Todd Haley peuvent–ils cohabiter?
Dans une saison morte où nombre de soustractions ont été effectuées à l’alignement des noirs et jaunes, c’est une addition, d’un entraîneur-adjoint de surcroît, qui m’inquiète. Car ne nous comptons pas d’histoires : les pertes défensives feront mal, mais le rideau de fer de la ville de l’acier restera étanche. Par contre, Todd Haley est le nouveau coordonnateur offensif et le moins qu’on puisse dire, c’est que le quart-arrière n’est pas très enthousiaste. Bien sûr, publiquement, tout le monde dit les bonnes choses, mais ceux qui suivent les Steelers se rendent bien compte que tout n’est pas au beau fixe. Roethlisberger était un proche de l’ancien coordonnateur Bruce Arians dont il n’a pas accepté le départ. Dans ce qui ressemblait à une guerre d’égo un peu enfantine, lui et Haley ont débuté leur relation en s’ignorant pendant des semaines. Le nouveau coordonnateur offensif changera le système offensif et voudra restaurer une plus grande balance entre le jeu de course et le jeu aérien tout en demandant au Gros Ben de se départir plus rapidement du ballon. Au-delà des bobos reliés à l'instauration d'un nouveau schéma, c’est l’attitude des deux individus qui produira des flammèches. Haley a le tact d’un bulldozer et même si les rumeurs disent que le # 7 a fait des progrès dans ses relations interpersonnelles depuis sa suspension, il n’est pas à l’abri des crises de vedette. Bien sûr, la chimie a opéré entre Haley et Kurt Warner et rien ne dit que Big Ben ne pourrait pas sortir grandit de ce changement, mais disons que l’ami de Jésus était plus facile à vivre que l’actuel quart des Steelers. De plus, plutôt que d’apprendre le nouveau système, Mike Wallace boude chez lui en attente d’un contrat tandis que Rashard Mendenhall commencera vraisemblablement l’année sur la liste des blessés. Déjà que Roethlisberger craignait que les plus jeunes éléments de l’équipe aient de la difficulté à maîtriser ce nouveau système!! Donc, juste au moment où Pittsburgh semble enfin miser sur une ligne à l’attaque digne de la NFL, est-ce que le reste de l’offensive souffrira d’une guerre entre deux têtes fortes?
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