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La vague rose

Publié le 04 juin 2012 par Malesherbes

Avant cette année, seul François Mitterrand avait par deux fois permis à la gauche de remporter une présidentielle. Revoyons un peu ce qui s’est passé alors. En 1981, vainqueur de Valéry Giscard d’Estaing avec 51,8%, Mitterrand a dissous l’Assemblée nationale de droite élue trois ans plus tôt. Les législatives suivantes ont permis au parti socialiste et ses alliés d'obtenir 58% des sièges de la nouvelle assemblée.

On a pu ensuite entendre, au cours du débat sur les nationalisations, André Laignel, député PS de l'Indre, lancer le 13 octobre 1981 à Jean Foyer, ancien garde des Sceaux du général de Gaulle : « Vous avez juridiquement tort parce que vous êtes politiquement minoritaire » ! Malgré un nouveau mode de scrutin, à la représentation proportionnelle départementale, la gauche perd les législatives de 1986.

Contraint de choisir un premier ministre de la majorité, François Mitterrand nomme à ce poste Jacques Chirac, probablement dans le but de l’user. Au premier tour de la présidentielle de 1988, le 24 avril,  le président recueille 39% des suffrages contre 20% au premier ministre. Bien au-delà de ce que tentera Nicolas Sarkozy en 2012 en s’alignant sur le Front national, entre les deux tours, Jacques Chirac utilise, si ce n’est précipite, deux événements importants :

- Le 23 avril, des indépendantistes canaques prennent 27 gendarmes en otages. Ils en libèrent onze trois jours plus tard. Le 3 mai, le gouvernement ordonne l’assaut sur l’île d’Ouvéa. Deux militaires et dix-neuf des preneurs d’otages sont tués. Force est restée à la Loi !

- Le 5 mai, au cours d’un meeting  à Strasbourg, Jacques Chirac annonce triomphalement la  libération de Marcel Carton, Marcel Fontaine et Jean-Paul Kauffmann, otages détenus au Liban depuis trois ans.

Heureuses coïncidences ! Mais  le 8 mai, le peuple réélit François Mitterrand avec 54% des voix.

Après cette victoire plus nette que celle de 1981, différentes projections conduisent  alors à envisager le déferlement d’une vague rose sur l'Assemblée. De même que, le dimanche de Pentecôte, lors de la montée à Solutré, François Mitterrand avait déclaré : " Il n'est pas sain qu'un seul parti gouverne ", certains dignitaires socialistes mettent en garde contre une position hégémonique du parti socialiste. Leurs vœux sont comblés au-delà de leurs espérances, le PS ne recueillant que 47,7% des sièges.

En cette année 2012, le PS a heureusement fait preuve de plus de modestie. Espérons que les urnes nous éviteront la cohabitation désormais tant louée par la droite.


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