Argentine : le SIDA se propage via les femmes mariées ou en couple

le virus HIV fait aussi des dégâts parmi les femmes en Argentine María Eugenia Gilligan, une activiste argentine, commente le résultat de cette étude : »dans une grande majorité des cas, on observe la contamination alors que ces femmes sont en couple ou mariées depuis de longues années. De plus, cette contamination concerne toutes les catégories d’âge, on trouve des femmes de plus de 60 ans contaminées par leur partenaire. » étude a été réalisée par le ministère de la santé argentin et par ses activistes de la lutte contre le Sida à Buenos Aires.

Plus de 500 femmes contaminées depuis moins de 3 ans ont participé à l’étude. Le but de ce rapport étant de comprendre comment elles avaient pu attraper le virus HIV. 51% de ces femmes contaminées ont entre 25 et 39 ans. 70% d’entres elles ont été au lycée mais peu d’entres elles ont réussi à faire des études supérieures. C’est souvent faute d’informations que ces femmes n’ont pas prise les précautions nécessaires vis-à-vis de leur partenaire. 70% de ces femmes n’ont pas de couverture maladie et seulement 46% ont un travail.

Selon l’étude, ces femmes ont été infectées à 92% par leur partenaire habituel, faute d’utiliser un préservatif. Sur une population de 40 millions d’argentins, on dénote 130 000 porteurs du virus HIV. Gilligan s’insurge contre le manque d’informations publiques : « depuis 2008, il y a de moins en moins de communication auprès du peuple argentin sur les risques du SIDA. On n’offre plus de conseils. Il y a beaucoup à faire dans ce pays. Et on observe toujours la même chose : une femme qui tombe des nues lorsqu’elle apprend sa contamination car elle pensait que son partenaire était sain. »

Ainsi, une femme de 51 ans vivant en couple et restant fidèle au même homme depuis 11 ans, a appris sa contamination avec stupeur. Pour Gilligan, ces femmes sont particulièrement vulnérables car elles ont, pour la plupart, subi des abus sexuels dans leur jeunesse : »ce n’est pas qu’elles ne veulent pas utiliser le préservatif. Le problème, c’est qu’elles n’osent pas le demander à leur partenaire. »

L’annonce de la contamination du patient doit également être améliorée en Argentine. Ainsi, bien souvent, des membres de la famille sont mis au courant par les médecins de la séropositivité avant même la patiente ! Une situation qui met ces femmes dans une position inconfortable alors qu’elles doivent déjà surmonter une épreuve considérable.

Ricardo Bellone