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Interview Thea Hjelmeland

Publié le 04 juin 2012 par Bullesonore
Interview Thea Hjelmeland

Thea Hjelmeland est une chanteuse auteure-compositeure-interprète de vingt-cinq ans venue de Norvège et maintenant basée à Paris où elle travaille déjà à de nouveaux projets avec Mélissa Laveaux et MaJiker.

Je l’avais découvert via l’excellent blog de Sabine http://withmusicinmymind.blogspot.fr/ et j’étais tombé sous le charme de son morceau Perfume, on était en 2009. Plus tard, via la même Sabine, l’incroyable dénicheuse de pépites sonores, j’avais succombé encore une fois au parfum enivrant de Thea Hjelmeland quand j’ai découvert son nouvel album Oh, The Third 

Thea Hjelmeland, une artiste précoce ?

Thea Hjelmeland

Tu t’es intéressée à la musique depuis toute petite, allant même à pousser la chansonnette dès ton plus jeune âge !

Je suis née dans une famille de « musiciens », mon père est d’ailleurs musicien de blues et ma mère joue de beaucoup d’instruments dont la trompette. La musique était donc omniprésente à la maison. Il y a cette histoire concernant ma première chanson que j’ai chanté à 3 ans (sourire) vu que je me rappelle que ma mère m’avait enregistré sur une cassette. Elle m’avait demandé de lui chanter le morceau qu’on avait fait à la crèche (rires), j’étais dans une chorale et j’aimais chanter, je chantais d’ailleurs beaucoup, du coup j’ai repris cette « chanson ». Après, j’ai commencé à écrire mes propres chansons, mais je faisais n’importe quoi (rires), j’ai été plus sérieuse vers mes 13 ans quand j’ai commencé à jouer de la guitare.

Et donc avant de voler de tes propres ailes, tu as joué avec un groupe Thea & det fine ?

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Pendant plusieurs années, j’ai joué et fait des concerts avec ce groupe, je n’étais pas seulement chanteuse, je faisais un peut tout : j’étais le manager, l’organisatrice, la photographe, je m’occupais du booking, je faisais les affiches, etc. J’étais un peu fatiguée de faire tout cela alors que je ne devais faire que de la musique. Et puis la vie avec un groupe de musique c’est compliqué, faut toujours s’organiser, se mettre d’accord sur les bons plannings et que tout le monde soit libre en même temps. C’est à ce moment là aussi que j’ai commencé à jouer de la mandoline, du banjo et du ukulélé et j’essayais de trouver mon style et de pouvoir m’identifier à ma musique. J’ai donc décidé de continuer le chemin toute seule. J’ai beaucoup voyagé, et j’avais cette envie , ce défi de voir si j’y arriverai à faire de la musique en solo.

Et ça fait longtemps que tu joues toute seule ?

Depuis six ans environ (rires) ! Mais cette aventure a pris beaucoup de temps, j’ai gagné en expérience et c’est juste à partir de cette année, en février 2012, que j’ai (re)commencé à jouer avec des musiciens mais dans un style différent plus folk-pop.

Oh, The Third, un premier album de « pop acoustique bleue »

Thea Hjelmeland

Oh, The Third a été fait/inspiré grâce à tes voyages ?

Quand j’ai commencé à voyager, j’étais très curieuse et j’avais une grande envie de découvrir de nouvelles cultures. J’en avais un peu marre de la Norvège (rires) et donc je me suis retrouvée à Cuba. C’était incroyable, je me sentais « libre » dans ma musique et puis c’était la première fois que j’entreprenais un long voyage loin de ma Norvège (sourires). J’ai eu quand même un choc en découvrant mon pays un peu de l’extérieur mais ça m’a beaucoup aidé pour (me) retrouver un peu de mon identité.

Puis après plus de 6 mois de voyage, je suis rentrée en Norvège pour enregistrer mon album mais ça m’a pris beaucoup de temps pour savoir « ce que je pouvais » faire toute seule. D’ailleurs, c’est pour cela que je joue de tous les instruments (sourire), je suis très curieuse et toujours à la recherche de nouveaux sons.

Tu n’étais pas toute seule dans la production de cet album, finalement un bon ami à toi Jarle Bernhoft est venu te donner un coup de main ?

J’ai voulu commencer l’enregistrement de cet album avec un autre producteur mais il était occupé du coup j’ai appelé Bernhoft, que je connais depuis six ans, pour lui demander s’il connaissait des producteurs mais au lieu de me conseiller en m’indiquant un producteur, il m’a dit : « Ah mais, avec un ami à moi, ( cf. Jostein Ansnes) on aimerai bien faire un album avec toi » (rires).

Donc on a enregistré l’album ensemble et Bernhoft a aussi participé en jouant sur Oh, The Third (grand sourire). Sur la chanson par exemple «Its Too Late» il a fait des percus et des backing vocals. C’était agréable et vraiment facile de travailler avec lui sur cet album, on a eu que des bonnes discussions sur les chansons.

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Crédit Vidéo : Le HibOO : http://www.le-hiboo.com

On sent une vraie nostalgie avec cet album, y a ce passage dans la chanson It’s too Late  où tu dis « It’s too Late, I’m not coming back » (« C’est trop tard, je ne reviendrai pas »)

Comme je te disais tout à l’heure, j’ai beaucoup voyagé et du coup j’ai pu voyager à l’intérieur de moi-même (rires) et ainsi pouvoir écrire ce genre de chansons (sourire). It’s too Late, ça parle de ce moment quand tu essayes de stopper d’arrêter quelque chose mais que tu n’y arrives pas mais tu n’insistes pas/plus, le temps finit par arrêter cela sans que tu le vois.

J’aime beaucoup la chanson I need no other qui nous parle encore une fois de voyages …

Normalement les gens quand ils voyagent, ils se sentent plus libres parce qu’ils sont ailleurs, parce qu’ils découvrent de nouvelles cultures, parce qu’ils découvrent le monde d’une autre manière etc. Mais moi, depuis plus de dix ans, ma maison c’est ma valise (rires). Je fais des voyages France-Norvège souvent et donc cette chanson c’est plus un questionnement sur pourquoi je voyage ?, qu’est ce que je recherche ? J’aimerai bien ne plus habiter dans ma valise et sortir un peu de cela, et I need no other est là pour … que je trouve une réponse. Tu vois, j’aimerais vraiment avoir un endroit à moi, dix ans de vadrouille c’es épuisant mais j’aime bien cette vie là (rires). Quel casse-tête !

Interview Thea Hjelmeland

Si on explore un peu plus ton album, je trouve qu’il y a un coté assez Björk sur Oh, The Third 

Tu trouves (rires) ?

Ben si on prend la chanson « Ladies », il y a quand même un refrain déjanté à la Björk sans oublier tous ces instruments qui t’accompagnent. ça te donne d’ailleurs un coté très mystique (sourire)

Pour moi, c’est la voix et la mélodie qui sont les plus importantes. « Ladies » est une chanson de séduction mais qui reste un peu ambigu, on ne sait pas d’ailleurs si c’est une femme ou un homme (sourire).

Différentes ambiances sur cet album, In this town et cet univers un peu rétro, chanson française des années 20 … sans oublier le morceau caché qui achève l’album sur une note électro déjantée. 

(rires) Pour moi, la musique c’est tout cela ! Il faut être curieux, il ne faut pas avoir peur d’explorer de fouiner à la recherche de différentes ambiances et sonorités, il ne faut pas se limiter.

Sinon, une tournée est-elle prévue pour la sortie de l’album Oh, The Third… ?

A partir d’août, septembre, je vais jouer avec mes musiciens quelques dates en Norvège et probablement en France.

Thea Hjelmeland

Crédit Photo : SLG Photographies
Crédit photo cover & logo : Vegard Fimland

Remerciements :  Marion Pacé d’Ephélide et Stéphanie Lécolier 


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