L’Epicerie Moderne de Feyzin (Lyon), la meilleure salle de Lyon selon votre serviteuse, a une programmation absolument génial et hétéroclite en ce moment. Je ne suis pas loin d’y élire domicile et j’ai donc dû passer mon tour pour cause de restriction familiale pour Death Cab for a Cutie et autres Beach House à venir le 6 Juin. J’ai eu la grande chance d’interviewer et surtout de revoir Ewert and the 2 Dragons, second billet à venir très vite sur mes Estoniens préférés (à la fois je n’en connais pas d’autres, on est d’accord !). Mais le sujet d’aujourd’hui est Gravenhurst. Ou plutôt ceux qui lui ont volé la vedette, sa première partie, les Bordelais Crâne Angels, parce que je préfère tout de même faire un billet “like” que “dislike”…
Si vous googlisez Gravenhurst vous trouverez une sombre ville inconnue du Canada, paumée au milieu de nulle part, vous voyez les chutes du Niagara ? Toronto ? Et bien un peu plus au nord à proximité des lacs, vous avez Gravenhurst. Le lien avec le groupe qui nous intéresse ? Aucune idée ! Nick Talbot le chanteur/guitariste/songwritter de talent n’est pourtant pas Canadien mais originaire de Bristol, sa musique n’est pas de la country de bûcherons mais de la folk très dark et du rock psyché. Leurs 5 albums font partie de ces morceaux qu’il ne faut écouter que quand on est en grande forme, c’est sombre mais envoûtant, la voix de Talbot fragile, les paroles plutôt intrigantes et les mélodies complexes. C’est un groupe assez inclassable, que je ne peux que recommander mais à des oreilles averties et je partais donc pour un live qui devait être fort en émotion. Ou pas… L’émotion ne vint pas, à ma plus grande surprise et déception surtout. Je m’attendais à pleurer (comme souvent) devant la beauté de la guitare et de la voix épurée mais non, à aucun moment la magie n’opéra. Je suis restée sur le bord de la route alors qu’un anglais assez hautain et peu communicant raccordait sa guitare électrique, puis accoustique, pendant 5 minutes entre chaque morceau. Le nouvel album The Ghost in Daylight est sorti fin avril, les critiques ont l’air d’en dire du bien, sur scène les nouveaux morceaux semblaient heureux face aux anciens, je vais peut-être me consoler de ce concert à l’electro-encephalo-gramme plat en me contentant de l’album ? Voilà, that’s it, rien à ajouter sur le sujet Gravenhurst, hélas.
Revenons donc à la 1e partie, l’excellente surprise à laquelle je ne m’étais pas préparée avant de venir: Crâne Angels. Groupe est un terme trop restrictif les concernant, troupeau serait mieux adapté, j’ai dû compter sur mes doigts: 10 hurluberlus sur scène ! Ils occupent tout le terrain, s’échangent parfois les instruments et les lead voices, des filles, des gars, petits, grands, tatoués, lunettés, un bataillon foutraque, jovial et sautillant. Leur musique peut faire penser à d’autres collectifs type I’m From Barcelona mais ce serait bien trop réducteur, la pop, le rock, la surf music, les 60′s tout se mélange chez eux. Le rendu global est une pop enjouée mais d’autres morceaux sont plus inquiétants et plus rock. En tout cas c’est trés énergique et leur enthousiasme à Lyon, malgré une salle trop peu remplie (vous êtiez où les Lyonnais ?!), fut absolument communicatif. On a envie de faire aussi partie de la bande et de s’éclater avec eux sur scène ! Si vous soulez écouter leur album, rendez-vous sur http://craneangels.bandcamp.com, et sinon ci-dessous un petit aperçu du concert de l’Epicerie Moderne. Je vous mets aussi une version accoustique de leur morceau “In the Snow”, c’est à l’arrache, tous les uns sur les autres, tout à fait à l’image de leur prestation sur scène !
Crâne Angels – Give me Time