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Union européenne : la Grande-Bretagne bientôt exclue ?

Publié le 04 juin 2012 par Copeau @Contrepoints

Les principaux États membres semblent se préparer à chasser l’Angleterre de l’Union européenne, ou plutôt de ce que l’UE est sur le point de devenir.

Par Richard North, depuis Bradford, Royaume-Uni.

Cette information a été dévoilée par Welt Online, qui rapporte que Merkel travaille à se libérer du cycle perpétuel de gestion de crise à court terme et « à penser la manière dont nous pourrons aller de l’avant durant les cinq à dix prochaines années ».

Officieusement, cette déclaration concernerait un « plan secret » pour le futur de l’Union européenne impliquant Van Rompuy, Barroso, le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker et le directeur de la Banque Centrale Européenne Mario Draghi.

Un Reichstag très européen

C’est pendant un dîner le 23 mai à Bruxelles que le quatuor a reçu ses instructions ; et le plan, dont on dit qu’il « pourrait être un document révolutionnaire », devrait être dévoilé au Conseil européen au cours du mois.

D’après nos informations, quatre domaines sont discrètement envisagés : des réformes structurelles, l’union bancaire, une union fiscale et une union politique. Quel que soit le contenu final des réformes, toutes les parties s’accordent à penser qu’elles nécessiteront un nouveau grand traité. Un autre point crucial évoqué est le prix élevé d’un tel traité : la division entre les 17 pays de l’Eurozone et les autres. La Grande-Bretagne, qu’elle le veuille ou non, pourrait se faire éjecter. Il s’agit d’un changement radical de stratégie pour l’intégration européenne mais, commente un agent anonyme de la Banque centrale, « c’est un changement nécessaire » pour que l’union monétaire puisse exister.

Bien entendu, les implications de ce qui précède pour le Royaume-Uni seraient colossales. Si les autres membres préparent réellement un nouveau traité (et il semble que ce soit pour très bientôt), le gouvernement de Cameron devra à court terme prendre des décisions qui formaliseront un rôle de « cercle extérieur » pour l’Angleterre.

En effet, étant donné l’opinion publique actuelle, il n’y a pas la moindre chance pour que la Grande-Bretagne accepte de rejoindre l’Union monétaire et le « cercle intérieur ». Cela implique que les relations de l’Angleterre avec ce nouveau groupe s’établiront selon les termes du traité et sans marge de manœuvre pour les Anglais, à moins qu’ils ne réagissent très rapidement en définissant leurs conditions et en décidant soit d’accepter ce qui pourrait être considéré comme un statut de seconde classe, soit d’aller voir ailleurs. Si on considère le contexte, la possibilité d’en décider par référendum (qui est toujours au mieux ténue) est d’ores et déjà morte et enterrée. Les décisions se prendront vraisemblablement ailleurs et les Anglais ne pourront que les subir.

En revanche, rien ne dit que ce nouveau « cercle intérieur » sera viable, ou même s’il sera accepté par les 17 membres de l’eurozone. Cette tentative pour franchir le dernier pas de l’intégration pourrait être celle de trop, entraînant la destruction de l’Union européenne elle-même.

Quoi qu’il en soit, il s’agit d’une opportunité que le Royaume-Uni ne peut ignorer pour renverser le courant de l’intégration et reprendre le contrôle pour la prochaine décennie, et au-delà.

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