Cela est passé inaperçu, mais Météo-France à mis à jour sa période de référence pour définir les fameuses normales saisonnières. Jusqu'au 29 mai dernier, les normales saisonnières étaient définies par la moyenne du paramètre étudié (température, précipitation...) sur 30 ans pour la période 1971-2000. Aujourd'hui, c'est toujours la moyenne sur 30 ans, mais cette fois calculée sur la période 1981-2010. Paris n'est pas la France, mais pour l'occasion, voyons ce que ça change pour la station de Paris-Montsouris.
Températures : +0.4°C en 10 ans
Dans les études académiques menées pour évaluer la vulnérabilité des entreprises aux aléas météos, l'ajustement constaté en France sur les 30 dernières années était de l'ordre de +0,4°C tous les dix ans. C'est exactement la hausse de température moyenne à Paris, qui passe de 12°C à 12,4°C. La hausse des températures est assez uniforme sur l'année, puisque la température moyenne mensuelle est en hausse pour chaque mois de l'année, à l'exception des mois de décembre (en baisse de 0,2°C). La moyenne des températures minimales augmente elle aussi de 0,4°C (de 8,5°C à 8,9°C). La température maximale augmente de 0,5°C à 16°C.
Précipitations : Baisse des précipitations de 12,3 mm
Quand on sort à peine d'un mois d'avril particulièrement arrosé, on est en droit d'être un peu surpris, et pourtant, en 10 ans, les précipitations annuelles sont bien passées de 649,7 mm à 637,4 mm à Paris. Les hivers et les printemps sont en moyenne plus secs, mais c'est surtout en août et en septembre qu'on note des disparités importantes, avec des mois d'aoûts parisiens plus humides (+ 9.7 mm) et des mois de septembre plus secs (- 7,1 mm).
Ensoleillement : Paris gagne 31,4 heures de soleil sur l'année
Les températures augmentent, les précipitations diminuent... il n'y a donc rien de surprenant à ce que l'ensoleillement augmente ! On peut désormais profiter du soleil 1661,6 heures par an dans le parc Montsouris. Cette hausse est loin d'être uniforme. Avril, Juin et Septembre sont en moyenne beaucoup plus ensoleillés, au détriment des mois de mai et d'août. Le constat global, c'est que Paris reçoit davantage d'énergie (le rayonnement global est en hausse de 2,3%).
Les nouvelles normales saisonnières cristallisent scientifiquement et incontestablement les effets à court terme du changement climatique. L'évolution est perceptible et n'est pas sans conséquence sur nos modes de vie, sur l'économie dans son ensemble et sur les entreprises en particulier. Les moyennes fournissent pourtant une lecture incomplète des conditions climatiques, car il convient d'ajouter l'écart-type, c'est-à-dire la dispersion des données par rapport aux moyennes. Ces écart-types augmentent aussi, avec des conséquences financières elles aussi beaucoup plus perceptibles sur l'activité des entreprises, l'écart-type n'étant rien d'autre que ce que les financiers appelle la volatilité (autrement dit le risque).
Les entreprises devraient donc sans tarder s'intéresser aux nouvelles " normales " que Météo France a recalculées, car les risques météo auxquels elles sont soumises évoluent, et leur performance " à climat constant " n'est plus, elle non plus, ce qu'elle était !
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