Le gouvernement veut réglementer le contrôle d’identité.
Apparemment, c’était une urgence.
La raison en est que les personnes qui ne paraissent pas
françaises de souche sont beaucoup plus contrôlées que les autres par la police, et, surtout,
que cela est vexatoire : le contrôle se fait dans les lieux publics. Les
étrangers paraissent
effectivement trouver que c'est inadmissible et que nous avons « la
plus mauvaise police du monde ».
Tout cela m’a rappelé une anecdote. À une époque où j’étais
jeune et j’avais laissé pousser la barbe, je me suis trouvé dans une gare Saint
Lazare patrouillée par l’armée. C’était une année d’attentats islamiques. Étant en blouson
de cuir, en jeans et en baskets, et fier de mon aspect de dur, j’étais sûr d’être
contrôlé. Pas du tout. Les militaires ont choisi un attendrissant amoureux
de Péné version Michael Jackson café au lait de werewolf, en costume, cravate, et bouquet de fleurs.
Pourtant, j’ai du mal à croire que l’armée et la police
soient fascistes et bornées. Je pense plutôt qu’elles sont faites d’un petit
peuple de gens consciencieux, qui travaillent dans de mauvaises conditions, et
que les résultats qu’elles obtiennent sont plutôt bons.
Et si les contrôles au faciès étaient simplement une façon
de rassurer l’opinion ? De montrer que les forces de l'ordre sont là ? Et s’ils avaient été encouragés par la hiérarchie
policière, voire politique ? Pourquoi combattre une mesure vexatoire par
une autre mesure vexatoire ? N’y avait-il pas un moyen plus habile de
faire respecter les droits de l’homme ? Notre gouvernement veut-il nous faire
passer le message que, quel que soit le régime politique, c’est toujours le
lampiste qui trinque ? Et que l’homme compte moins que des principes
abstraits ?