Titre : Les aveugles
Scénariste : F'Murrr
Dessinateur : F'Murrr
Parution : Avril 1992
« Cette belle histoire commence par une chute ». Voilà comment commence « Les aveugles », one-shot d’une centaine de pages scénarisé et dessiné par F’murrr. Au Moyen-âge, des non-voyants se déplacent en groupe lorsque les deux premiers de cordée tombent et se noient dans la rivière. On s’aperçoit alors que le quatrième du groupe, un personne bien irascible, n’est pas aveugle du tout. Il invoque alors « le fameux sixième sens du non-voyant ». C’est sur cette base que se situe toute l’histoire…
« Les aveugles » s’apparente à un road-trip. Les quatre aveugles se déplacent en permanence, sans que l’on sache vraiment où ils vont. Ils rencontrent des personnages atypiques et certains d’entre eux les rejoindront. Une aventure se dessine alors autour de la quête du chevalier licorne (appelé ainsi de par le bout de flèche qui lui dépasse du front).
L’univers de F’murrr est constitué essentiellement de références. On retrouve Merlin et la Dame du Lac, des personnages du « Roman de Renart ». De même, le chevalier licorne est librement inspiré de Van Gogh… Ces allusions ne sont pas du tout subtiles, elles sont très appuyées. Ainsi, le chevalier se fait couper l’oreille et déclare son amour aux tournesols dont il aimerait tirer l’huile pour faire de la peinture et pouvoir les peindre. A mettre trop de référence, F’murrr écrase un peu son propre univers, plutôt réussi par ailleurs.
Si le tout se veut humoristique, il y a une vraie part de noirceur dans le propos. On passe un peu d’un sentiment à l’autre et il n’est pas rare de se retrouver un peu mal à l’aise devant les péripéties de nos aveugles. Cependant, j’ai relativement peu ri. L’humour de F’murrr ne me touche pas vraiment. Malgré tout, l’histoire se lit plutôt bien et le suspense est bien géré. Un sentiment mitigé donc.
Au niveau du dessin, je n’ai pas vraiment été séduit par le trait de F’Murrr. Le tout manque un peu de folie ou de puissance graphique. C’est bien fait mais c’est tout. D’ailleurs, la scène animalière est d’un coup plus puissante au niveau graphique, comme si l’auteur y était plus à l’aise.
J’ai été très gêné par la colorisation faite à cette bande-dessinée. Outre leur simplicité (en aplats), elles ne sont vraiment pas belles. Difficile de savoir si c’est l’impression qui donne ce rendu, mais cela ne met pas en valeur le dessin de F’murrr.
Un sentiment très mitigé pour cette bande-dessinée. L’humour de F’murrr ne me touchant pas trop, je n’ai pu que m’appuyer sur une histoire pas désagréable mais alourdie par les multiples références externes. Dommage.
par Belzaran
Note : 11/20