La Nouvelle République 04/06/2012
Le Magny. La deuxième édition du Salon de la poésie s’est tenue dans le domaine du prieuré, ce week-end. Un beau succès entre soleil et pluie.
Ariane Ascaride, accueillie par Pierre Julien, maire du Magny.
La grange du prieuré a fait salle comble, samedi dernier, pour son inauguration : les visiteurs ont pu y écouter la comédienne Ariane Ascaride, marraine de l’évènement, invitée par Georges Buisson, ainsi que les poètes Édith Azam (NR Dimanche d’hier), Charles Pennequin et Jean-Pierre Verheggen – Julien Blaine n’ayant pu être présent.
Les poètes se sont présentés – Charles Pennequin a même créé la surprise avec un porte-voix –, puis une conversation s’est engagée sur ce qu’est la poésie pour chacun d’eux. « Les poètes sont comme des elfes pour moi ; ce sont des êtres magiques, comme dans Le Songe d’une nuit d’été, a confié Ariane Ascaride. On l’oublie trop souvent, mais la poésie est partout ! Jusque dans un supermarché ou derrière une autoroute. En Arménie, la poésie est partout, tout le monde dit des poèmes. J’aimerais beaucoup qu’en France on retrouve cette spontanéité. La poésie n’est pas juste affaire de lettrés et d’universitaires. On n’a même pas à la comprendre, juste à la sentir ! C’est aussi fort que la musique pour moi. C’est la musique des mots, tout simplement ! »
Pour clore cette première journée, les comédiens de La Caravane des poètes ont conquis le public de leur cabaret poétique en offrant un mélange de textes émouvants et drôles, comme des chansons humoristiques de Boris Vian ou le poème Les Planches courbes d’Yves Bonnefoy, subtilement interprété par Marie Poumarat, à la lecture, et Lucie Laricq, au violon.
Dimanche, malgré le temps couvert, beaucoup se sont encore déplacés pour assister aux performances des poètes qui avaient lieu l’après-midi. A l’honneur cette année, Édith Azam a saisi l’assistance de sa transe poétique : une parole brutale et organique, psalmodiée d’une voix presque enfantine jusqu’à la colère et au cri.
Cor. NR, Hélène Arnault