L’exagération polynésienne de candidats aux législatives va connaître son dénouement d’ici trois jours. Dans l’ensemble de la France, la moyenne des candidats par siège est de 11,42, alors qu’au fenua elle est de 15. Pourtant le nombre national est en baisse : ils sont 6,591 qui se présentent dans 577 circonscriptions alors qu’ils étaient 7,639 pour les législatives de 2007 et 8,444 en 2002. Ce n’est pas la première fois que nous faisons les choses à l’envers de la métropole, ou plutôt que nous avons un temps de retard (sic) de quelques années.
La véritable question reste : combien de ces candidats ont le réel potentiel d’être un(e) député(e) ?
Ce soir le débat, le dernier avant le premier tour, avec les éligibles de la troisième circonscription devrait éclairer les électrices et électeurs, enfin s’il est mieux organisé et mieux mené que celui de la semaine dernière. Il sera intéressant d’y voir comment se comporte le plus jeune d’entre-eux, Taimana Ellacott face aux politiciens élus et usés actuels, malgré son inexpérience politique et sa jeunesse sympathique, de plus, hyper compétente. Quel sera aussi le comportement de la société civile dont certains affichent une grande capacité, ce qui nous change des élections précédentes ?
Côtés anecdotique, nous avions la semaine dernière le supporter d’un code de la déontologie… ce soir, nous aurons droit au RSA excité et inoffensif, mais à l’effigie de la Rolls !
J’espère que le débat restera centré sur la législative, car les trois député(e)s élu(e)s ne deviendront pas président de la Polynésie Française, ni du gouvernement (sic) local, mais trois représentants de notre fenua et de ses 270,000 habitants répartis sur 5 millions de km2. Ils ou elles devront composer obligatoirement avec le nouveau président de la République élu, qui a déclaré soutenir la démarche du gouvernement indépendantiste, et que le parti dont il est issu, a investi de sa couleur rose.
Je souhaite, car il ne faut pas oublier cela, qu’un des représentants autonomistes présents sur la plateau ce soir, en espérant qu’ils n’aient pas viré leur cuti, demandera à la population polynésienne de ne pas voter pour un candidat socialiste (investi ou non) afin d’envoyer à l’Assemblée Nationale une majorité de droite pour faire contre-poids à la majorité rose bien installée. Ça relèvera plus de la symbolique que d’une réelle possibilité utopique de pouvoir modifier la composition de ce parlement, encore que 50% plus une voix feront basculer la majorité parlementaire d’un côté ou de l’autre. Mais pour certains journalistes politiques, la droite aurait intérêt à laisser la gauche s’installer majoritairement au Palais Bourbon pour que sa décadence annoncée soit plus importante, mais l’inconvénient principal serait d’être moins présent sur le terrain politique et peut-être de sacrifier l’intérêt national à une manœuvre politicienne hypothétique.
Pour l’intérêt de notre Polynésie, avoir des députés autonomistes qui contrebalanceraient le pouvoir indépendantiste local me semble un besoin urgent dans un premier temps, car les territoriales ne sont prévues qu’au début 2013, et je ne crois pas à une anticipation de celles-ci, saut peut-être si les trois député(e)s élu(e)s représentaient une volonté populaire d’opposition aux indépendanto-socialistes.
Samedi soir, nous aurons des surprises. Seront-t-elles en accord avec les sondages publiés sur le blog ? Seules les électrices et électeurs Polynésiens le diront, en espérant qu’ils gardent à l’esprit que nous devons voter pour les plus capables et intègres des candidats qui se présentent à la députation, et non pas pour ceux qui auront fait des promesses fallacieuses et irréalisables à l’ensemble des électeurs Polynésiens.
Si la démocratie donne bien la parole à chacun d’entre-nous, en âge et capacité d’élire, elle ne garantit en aucune façon que nous aurons fait le bon choix pour les cinq longues années à venir.
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