[anthologie permanente] Liliane Giraudon

Liliane Giraudon publie Les Pénétrables aux éditions P.O.L. On avait déjà pu lire certains de ses magnifiques « portraits » d’écrivains, notamment via le regretté Inventaire/Invention, Action Poétique (tout aussi regretté déjà alors que vient de paraître le dernier numéro) et également Poezibao (voir par exemple ici « Mon Rimbaud », Ritournelles et Diem perdidi.  
 
 
[Extrait de « Robert Walser »] 
 
ROBERT WALSER déclarant : « En écrivant, je tapisse. » Le goût de ROBERT WALSER pour les nuages. Les sept frères et sœurs de ROBERT WALSER. ROBERT WALSER à quatorze ans. ROBERT WALSER à douze ans. Les mains de ROBERT WALSER posées à plat sur ses cuisses. ROBERT WALSER apprenti. La mère de ROBERT WALSER. ROBERT WALSER écrivant à sa sœur Lisa : « Prendrons nous un emploi pour notre vie entière, toi bonne et moi chien ? » ROBERT WALSER souvent sans emploi (écrivant qu’il a amassé un peu d’argent). ROBERT WALSER se promenant seul jour et nuit. Les cols cassés de ROBERT WALSER. ROBERT WALSER au bord du lac. ROBERT WALSER apprenant le français et publiant ses premiers poèmes. La bouche de ROBERT WALSER. ROBERT WALSER à Zurich. ROBERT WALSER et le vin blanc. ROBERT WALSER à Berlin. ROBERT WALSER suivant une école de formation pour domestiques. ROBERT WALSER dans le trois-pièces de son frère (« Il y avait un ciel dans cet appartement avec la lune, des étoiles et des nuages »). ROBERT WALSER allant trouver des filles dans un café à filles. La Suisse dans les paysages de ROBERT WALSER (lacs, montagnes, etc.). Le dialecte dans l’allemand de ROBERT WALSER. La liqueur sur la commode dans l’appartement du frère de ROBERT WALSER. Le goût de ROBERT WALSER pour le théâtre. ROBERT WALSER avouant : « Les macaronis, c’est mon plat préféré. » (Le faisan, il le trouve passable mais il lui préfère la soupe aux lentilles). Le frère suicidé de ROBERT WALSER. ROBERT WALSER au cinéma. ROBERT WALSER jetant ses lettres après les avoir lues. La moustache de ROBERT WALSER. ROBERT WALSER valet de chambre (il bat les tapis et sert en frac). ROBERT WALSER à Zurich (il change dix-sept fois de logement et neuf fois d’emploi). L’air ébahi que ROBERT WALSER a sur une photographie et que Jean Frémon avoue lui avoir un jour emprunté. Le chat de ROBERT WALSER (il mange dans la même assiette que ROBERT WALSER et lui pique les meilleurs morceaux). Le costume vert de ROBERT WALSER. ROBERT WALSER notant que Hölderlin « estima judicieux, c’est-à-dire bienséant, de perdre son bon sens dans sa quarantième année ». 
[...] 
 
Liliane Giraudon, « Robert Walser », in Les Pénétrables, P.O.L., 2012, pp. 151 à 153.  
 
Liliane Giraudon dans Poezibao :  
Bio-bibliographie, extrait 1, lien vers Mon Rimbaud, Marquise vos beaux yeux, fiche de lecture, une lecture chez Michèle Ignazi, extrait 2 (Mon Rimbaud), extrait 3 (hier…), extrait 4, La poétesse (par A. Malaprade), Hôtel (par F. Trocmé), extrait 5, un article d’Alain Paire, ext. 6, entretien avec Sandra Raguenet 
(Attention, les liens pointant vers le site Inventaire/Invention ne sont plus actifs, le site ayant disparu)