Résumé Éditeur :
" Ceci n'est pas l'histoire d'une petite fille qui disparaît. C'est l'histoire d'une petite fille qui réapparaît...Sur la jetée d'un front de mer, un sac à main serré contre elle. A l'intérieur, une mystérieuse fleur noire. Pas de nom, pas d'identité, personne ne sait d'où elle vient. Tout ce qu'elle a, c'est une histoire terrifiante et dérangeante à raconter."
Telle est la trame de La Fleur de l'ombre, un thriller écrit en 1991 par un certain Robert Wiseman, mystérieusement disparu depuis lors. Neil Dawson, dont le père vient d'être retrouvé sans vie au pied d'un viaduc, apprend que celui-ci nourrissait une étrange obsession pour ce roman. Bientôt, il constate de troublantes similitudes entre les derniers jours de Robert Wiseman et ceux de son père. Pire encore, c'est peu à peu la réalité qui semble s'inspirer de l'abominable récit de La Fleur de l'ombre. Et Neil ne tarde pas à se retrouver aux prises avec un psychopathe d'un genre très particulier.
Avec ce thriller d'une noirceur absolue, Steve Mosby multiplie les mises en abîme et entraine le lecteur dans un formidable puzzle entre réalité et fiction. Outre l'intrigue, d'une densité rare, on y retrouve le style incomparable et la complexité de personnages terriblement humains qui ont fait le succès d' Un sur deux.
Mon avis :
Encore une fois j'ai été agréablement surprise par Steve Mosby. Je dirais même qu'il est encore meilleur que dans ses précédents romans.
Les Fleurs de l'ombre est un thriller psychologique très sombre et complexe. Le lecteur est entrainé dans une histoire très étrange où la réalité et la fiction se mêlent.
Un livre dans un livre, c'est tordu non ? Les clefs de la vérité pour Neil serait-elle déjà écrite ou l'obsession de son père et de Robert Wiseman l'ont-ils contaminé ? Lorsqu'il décide de mener sa propre enquête sur la mort de son père, Neil se retrouve confronté à une vieille histoire. Celle d'une petite fille qui réapparait et qui raconte une monstrueuse histoire sur sa famille. Mais ce n'est qu'un roman, La Fleur de l'ombre...Pourtant, il va faire une terrible découverte, un tueur est après lui...
L'intrigue est très complexe et complète. Steve Mosby nous entraine dans un monde noir et flou. Il ne faut pas perdre sa concentration en cours de lecture car on risque de vite perdre le fil. L'alternance entre l'enquête de Neil Dawson et les passages du livre écrit par Robert Wiseman ont un rythme parfait.
Le lecteur est troublé, perd ses repères...ne sait plus faire la différence entre le vrai et le faux. Pourtant tout est là.
La fin par contre m'a déçue. Je l'ai trouvée trop simpliste et plate. Après avoir été secouée de la sorte, je m'attendais à une explosion finale. Mais au dernier moment, flop, juste une petite étincelle. C'est vraiment dommage.
Bref dans l'ensemble, Les Fleurs de l'ombre est un très bon thriller psychologique qui mettra vos nerfs et votre esprit à rude épreuve. Gardez votre calme et concentrez-vous bien car vous risquez de passer à côté du moment crucial...
Steve Mosby est un romancier qui fait aujourd'hui parler de lui au même titre que Franck Thilliez ou Maxime Chattam. Il est moins violent dans les descriptifs de ses scènes mais il maitrise très bien les effets d'angoisse.
Un petit extrait... :
" Papa vivait toujours dans la maison de mon enfance.
Nous possédions le quart d'une vieille demeure gothique reconvertie, blottie au bout d'une allée sinueuse en asphalte blanc. C'était davantage un appartement car, à l'exception d'un escalier d'accès, notre habitation n'occupait qu'un seul étage. Le bâtiment en lui-même était énorme et imposant : d'un noir de suie, construit en briques qui, quand j'étais petit, me paraissaient plus grosses que moi. De l'extérieur, il était majestueux et attrayant, mais il n'en était rien. Au cours de mes dernières visites à l'âge adulte, j'avais eu deux révélations distinctes.
La première : à quel point ma maison était délabrée. L'endroit affichait un aspect usé ; s'il s'était agi d'une veste, elle aurait dégagé un relent de boules antimites et les coudes auraient été rapiécés. Les murs intérieurs étaient constellés de taches d'humidité, la vieille moquette se recroquevillait contre les plinthes poussiéreuses dont les clous auraient sauté. Par certains côtés, elle me rappelait mon propre appartement - et je me rendis compte à quel point mon père dominait le couple de mes parents. C 'était la maison dans laquelle lui, un auteur au succès intermittent et en quête de reconnaissance, aurait toujours vécu, que ma mère soit là ou non. Plutôt que de bâtir une nouvelle vie ensemble, elle semblait s'être satisfaite de n'avoir été que de passage dans son existence à lui."
Je comptabilise ce livre dans le challenge " Le crime n'a pas de frontière " de Delph. Catégorie "Meurtres à la boussole : Nord".