Des chercheurs du Feinstein Institute for Medical Research (New York) ont découvert pourquoi le cancer du sein ne se développe pas de la même manière chez des femmes de race noire et les femmes de race blanche. Ces données, présentées au 48è Congrès de l'American Society of Clinical Oncology (ASCO) de Chicago, qui expliquent pourquoi les réponses à des traitements similaires sont différentes chez ces patientes, suggèrent également une nouvelle thérapie consistant à renforcer ces microARN protecteurs chez les patientes « qui en sont démunies ».
Le cancer du sein est plus fréquent chez les femmes de race blanche que chez les femmes afro-américaines. Cependant, les femmes afro-américaines sont fréquemment atteintes d'une forme plus agressive du cancer du sein mais généralement plus tôt que les femmes de race blanche. C'est ainsi que les chercheurs expliquent que les femmes afro-américains ont un taux moins élevé de survie.
Les chercheurs ont travaillé sur l'expression de marqueurs génétiques de l'ADN, des microARN, qui diffèrent entre les patientes afro-américaines et les femmes blanches pour tenter de savoir si ces variations pouvaient expliquer la différence de survie. Les chercheurs ont déterminé les profils de microARN dans le sang de 32 patientes, âgées de 31 à 68 ans, avant chirurgie des tumeurs mammaires. 10 des patientes avaient un cancer du sein triple négatif, 10 patientes avec récepteurs d'œstrogènes ou de progestérone positifs et 12 patientes étaient témoins.
Des micro-ARN protecteurs dans le cancer du sein triple-négatif : Les auteurs rappellent que le cancer du sein triple négatif n'exprime pas 3 récepteurs connus de la plupart des cancers du sein (récepteurs des œstrogènes, récepteurs de progestérone et récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain ou HER2).
L'étude constate, pour le cancer triple-négatif, que,
· les femmes blanches à cancer du sein triple négatif surexpriment 20 microARN et à hauteur de 15 fois par rapport aux témoins, alors qu'aucun de ces microARN ne sont présents chez les patientes afro-américaines,
· les femmes afro-américaines surexpriment 6 microARN et à hauteur de 15 fois par rapport aux témoins, qui ne sont pas exprimés chez les patientes de race blanche, à cancer du sein triple-négatif
· 4 microARN exprimés chez les patientes de race noire et 8 chez les femmes de race blanche, jamais associés auparavant avec le cancer du sein, pourraient influer sur la façon dont la patiente réagit au cancer.
« La différence frappante dans les modes d'expression des microARN chez les femmes blanches et noires atteintes de cancer du sein triple-négatif, peut expliquer des réponses différentes à des traitements similaires, explique le Dr Shapira Iuliana, directeur du Programme de génétique du cancer : Certains microARN favorisent le cancer, d'autres protègent contre le cancer. L'absence d'expression de certains de ces microARN chez les femmes noires peut expliquer les mauvais résultats observés chez ces patientes.
Une thérapie permettant d'accroître les microARN protecteurs dans le sang, avant chirurgie, sur le même principe qu'une chimiothérapie avant chirurgie, pourrait améliorer les taux de survie chez ces patientes avec cancer du sein triple-négatif.
Source: ASCO via Eurekalert (AAAS) « Researchers discover a DNA marker may indicate differences in breast cancer »
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