4 ou 5 jours d’école : peu importe

Publié le 22 mai 2012 par Romlor

C’est officiel, la première polémique politique du nouveau gouvernement porte donc sur l’une des priorités du candidat élu : l’éducation. Vincent Peillon, à quelques heures de sa passation de pouvoir, a annoncé le retour à la semaine de 5 jours à l’école. Quelques réactions politiques et parentales plus tard, le temps de la concertation est arrivé.

Mais qu’importe après tout. Une semaine à quatre ou cinq jours n’a aucune importance en soi, et tous les parents le savent, ce qui compte c’est d’abord et avant tout les rythmes scolaires.

En France, en maternelle et au primaire, la journée d’école, d’une durée de 6 heures, est la plus longue d’Europe. Un rythme souvent dénoncé par l’OCDE. La semaine de quatre jours est d’ailleurs une exception qui ne se retrouve nulle part ailleurs. Rajouter un mercredi matin ou un samedi matin ne change rien, si l’on maintient le volume global d’heures d’enseignements tel qu’il est actuellement avec 958 heures annuelles (source Eurostat).

Les enfants finlandais détiennent le record du minimum d’heures de cours dans l’OCDE … ce qui ne les empêche pas d’être considérés comme les plus performants d’Europe. Ils travaillent 5 jours, du lundi au vendredi, leur journée commence à 8h et se finit à 13h, 14h, ou 15h exceptionnellement en cas d’option. Les cours durent 45 minutes et les récréations 15 minutes. Quant à la pause déjeuner, elle est de 30 minutes. Le système scolaire finlandais attache beaucoup d’importance à la musique, à l’art, au sport, et aux langues vivantes que l’on apprend très tôt dès les petites classes.

Les rythmes scolaires finlandais sont ainsi concentrés sur la matinée et l’après midi est réservée aux activités extra scolaires, bénéfiques au développement sensoriel, cognitif et psycho moteur de l’enfant. C’est là toute la différence avec le modèle français qui maintient les enfants toute la journée sur leur chaise en situation d’apprentissage.

Rien ne sert de modifier le nombre de jours ou l’ampleur des vacances sans conditionner cette question à celle de l’organisation de la journée et des apprentissages. Rien ne sert de finir l’école à 16h, au lieu de 16h30, si c’est pour laisser les enfants végéter en garderie le temps que leurs parents terminent leur journée de travail. Rien ne sert de rajouter la matinée du samedi, au risque de diminuer le temps familial des enfants en garde alternée.

La vraie révolution, le vrai changement si j’ose dire, serait ainsi de supprimer les cours l’après midi. A la place, les enfants pourraient bénéficier d’activités extra-scolaires organisées par le monde associatif local ou, selon les besoins, obtenir un soutien scolaire individualisé avec l’enseignant. Un beau défi, un beau chantier pour ce nouveau gouvernement et assurément un vrai plus pour les écoliers.