1562
Fouilles d’immigrés
Jugés ainsi à leur seul faciès
Dans les coins sombres du métro
Honte ajoutée à la honte
D’un pays égaré
Foule hagarde
Marchant sans but
L’œil rivé sur un ailleurs interdit
Misère tonitruante
Aux nuits d’impatient sommeil
La ville va d’un pas lourd
Avec la gueule de bois des années noires
Ou brunes d’avoir trop couché en lit d’indignité
*
N’étaient ces moments fraternité
En terre de rêve et de poésie
Ne seraient que grises façades
Déclinées en étendue inhumaine
Mais voilà qu’un rayon se pose
A l’éclatante floraison d’un cerisier du Japon
Ici et là trônent quelques rescapés
De ces temps antédiluviens
Où l’homme n’avait pas encore appris
A être son propre prédateur
*
Paumé
Comme papillon de nuit
Tu entres puisque lumière est
Arbores propos d’incohérence
Devant visages médusés
Dansant d’un pied sur l’autre
Avant de trouver discrète fuite
Ainsi va la ville en son cortège
Paris, 29 mars 2012
© Xavier Lainé, avril 2012
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