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Lorsque j'ai eu pour la première fois ce sencha de Miyazaki (ile de Kyûshû) sous les yeux, ma première pensée ne fut pas très positive, "ça ce n'est pas pour Thés du Japon". Sans être hideuses, les feuilles ne sont pas franchement très belles. Si leur couleur est bien uniforme, elles manquent de lustre, et sont relativement grossièrement roulées. Il faut dire que ce thé est plutôt bon marché. Bien sûr je vais tester, et puis le cultivar est l'excellent Minami Sayaka ! En plus, elles sentent très bon ces feuilles !
Méthode d'examen, à l'eau bouillante donc. Bien que ce soit un fukamushi, la liqueur garde de la limpidité, un jaune qui manque peut être un peu de luminosité, mais est loin tourner pas dans le brun ni le rouge. Surprenant. Le parfum est très très agréable, on se croirait presque dans une confiserie.Le goût, bien qu'un peu astringent, tannique, est aussi fruité.Et puis arrive l'aftertaste, une étonnante saveur veloutée, une sensation crémeuse aromatisée à la pêche ou l'abricot. Et puis c'est long en bouche. Derrière sont aspect rustique, ce Minama Sayaka est en fait une petite merveille.
J'avoue ne pas être certain d'avoir une super méthode d'infusion, je crois qu'il ne faut pas trop se prendre la tête avec ce thé car il se révèle véritablement après l'avoir bu.
Dès la première infusion, 80°C, 4 ou 5g de feuilles, une quarantaine de secondes.
Parfum lacté et fruité, le goût est plus rustique avec une petite astringence mais aussi de la douceur... et puis après quelque secondes s'installe dans la bouche et la gorge ce formidable aftertaste qui m'évoque un yaourt à la pêche ou à l'abricot. Aussi, la liqueur est finalement jolie, relativement limpide, un beau vert, loin de l'impression de grossièreté que donnent les feuilles sèches.
A la deuxième infusion, le parfum se fait plus tourbé, et la saveur tourne un peu plus astringence mais en gardant un peu de douceur. Et puis arrive encore cet arrière goût formidable.
Il est tout à fait possible de continuer sur une troisième infusion, pour recharger encore bouche et gorge en velouté crémeux et fruité.
Bref, c'est vraiment cet arrière goût si délicieux qui m'a fait prendre ce thé, qui rien que pour cela mérite, je pense, le détour, d'autant plus qu'il s'agit du sencha le moins cher de ma sélection jusqu'à présent. Le département de Miyazaki est le quatrième producteur de thé du Japon, pourtant il est complétement inconnu. Pourtant on y trouve du thé de très grande qualité, un travail important sur les cultivars, le top du top en tant que kama-iri cha. J'espère que "Miyazaki cha" va réussir à s'imposer comme marque, et gage de qualité, au même titre que Shizuoka, Kagoshima, Yame, ou autre.