Mardi 18 mars, la Réserve fédérale américaine (Fed) a abaissé son taux directeur de trois quarts de point, le ramenant à 2,25 %. Elle a également abaissé
de trois quarts de point son taux d'escompte pour le ramener à 2,50 %. Cette décision fait suite aux craintes sérieuses qui pèsent sur l'économie américaine. Les mauvais chiffres s'accumulent
(emploi, immobilier, résultats financiers,...) et la peur d'une récession a encore progressé après la débâcle de la banque Bear Stearns, en faveur de laquelle la FED a d'ailleurs dû intervenir
pour éviter la faillite... Le comité de politique monétaire (FOMC), dans son communiqué, résume bien mes propos : "Les dernières informations indiquent que les perspectives se sont encore
affaiblies pour l'activité économique". Dont acte !
Précisons que cette démarche a conforté le rôle de la FED dans ses missions traditionnelles de lutte contre l'inflation ET de soutien à la croissance. J'avais expliqué dans ce billet que la BCE ne suit, quant à elle, que le premier objectif et a
par conséquent laissé ses taux inchangé à 4 % ! Le différentiel de taux d'intérêt qui existe à présent entre les Etats-Unis et l'Europe - que l'on appelle un gap de taux - risque fort de
contribuer à alimenter l'appréciation de l'euro face au billet vert. Avec toutes les conséquences que l'on peut imaginer sur la compétitivité de certaines entreprises exportatrices...
On ne peut que souhaiter un réveil imminent de la BCE qui, malheureusement, nous a souvent prouvé qu'elle était plus suiveuse que contracyclique dans son attitude vis-à-vis de la conjoncture
!